"L'Agence pour la qualité et la sécurité alimentaire (AQSA) du Portugal est la seule agence en Europe qui ne fonctionne pas", a déploré le président de la Confédération de l'agriculture portugaise Joao Machado, lors de ce séminaire organisé par l'Ambassade de France et l'AQSA, sur le thème "la Sécurité alimentaire: un effort de solidarité".
M. Machado, également membre du conseil d'administration de l'Autorité européenne pour la sécurité des aliments, a constaté que le délai pour la mise en place de l'AQSA avait expiré il y a deux ans. Il a estimé que l'affaire était désormais entre les mains du ministère des Finances: "J'espère que l'AQSA aura un budget" a-t-il dit.
De son côté, Isabel Meirelles, présidente de la Commission d'installation de l'Agence, a reconnu que l'agence portugaise qui aura une fonction d'évaluation et de communication des risques était "encore en phase d'installation". Elle a souligné qu'elle avait remis en juillet dernier un projet de loi cadre au ministère de l'Agriculture.
La mise en route de l'agence, qui sera "l'interlocuteur privilégié" de l'Autorité européenne, dépend "fondamentalement du pouvoir politique", a-t-elle estimé. De plus, il n'a pas encore été décidé qui, du ministère de l'Agriculture, de la Santé ou du Premier ministre, aurait la tutelle de l'organisme.
"Tout est en place pour que l'agence portugaise fonctionne pleinement", a indiqué de son côté à l'AFP Graça Barreiros, l'une des vice-présidentes de la Commission d'installation. Un comité scientifique de 17 membres a été constitué, ainsi qu'un conseil consultatif réunissant les professionnels de la filière agro-alimentaire, de la distribution et les organisations de consommateurs.
Elle a souligné que le projet était de doter cette agence d'une structure "souple" avec 70 à 80 personnes. Plutôt que de disposer de son propore laboratoire, l'agence ferait appel à un réseau de laboratoires nationaux.
Le secrétaire adjoint à l'Agriculture Luis Frazao Gomes a pour sa part souligné à la presse que l'articulation de l'action des pouvoirs publics en matière de sécurité alimentaire était encore en discussion au conseil des ministres. "Nous espérons qu'elle se concrétisera avant l'été", a-t-il indiqué. La politique de sécurité reposera sur trois piliers: l'Agence, l'inspection générale de l'alimentation et la direction générale vétérinaire, a-t-il dit.
Pour sa part, Catherine Rogy, vice-présidente des relations internationales de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments, créée en 1999, a estimé que l'AFSSA était entrée dans une phase de "maturité", après avoir géré dans un premier temps des crises aiguës (dioxine, vache folle...).
L'AFFSA doit démontrer sa "capacité à anticiper de nouveaux problèmes". "La question de l'anticipation des risques reste très sensible", a-t-elle estimé, devant des représentants de la filière agro-alimentaire et de la distribution au Portugal.
Le programme de travail de l'AFSSA comprend aussi bien les risques biologiques de l'eau ou virologiques des aliments, que la création d'un observatoire des pesticides ou l'analyse des déséquilibres nutritionnels. |