"La rentrée va être difficile pour l'agriculture, surtout pour les producteurs de fruits et légumes et les producteurs de lait", a-t-il indiqué à l'occasion de sa première conférence de presse. "Nous envisageons une confrontation prochainement avec la grande distribution qui abuse de sa puissance et qui ne respecte pas les engagements qu'elle a signés en juin dernier", a-t-il lâché.
Le 17 juin, un accord avait été signé prévoyant une baisse des prix de 2% dans la grande distribution à partir de septembre, accord garantissant notamment que la baisse des prix ne serait pas répercutée aux paysans. "Quand la grande distribution dit qu'elle va baisser de 2% ses prix, c'est pour étrangler un peu plus les premiers maillons de la chaîne, pour les asphyxier", a-t-il fulminé.
Les ministres de l'Economie, Nicolas Sarkozy, du Commerce, Christian Jacob, et de l'Agriculture, Hervé Gaymard, sont selon lui "d'accord pour dire que, si bien structurés que seront les agriculteurs, ils ne seront jamais assez puissants face au rouleau compresseur que représente la grande distribution". Quant à l'accord sur l'établissement d'un prix minimum en cas de crise, il a été "très mal appliqué ou bien a trop tardé", a-t-il estimé. "Aujourd'hui, nous n'avons aucun résultat pour sauver les producteurs de fruits et légumes d'une situation désastreuse", a-t-il poursuivi.
Le syndicat "espère que les pouvoirs publics auront le courage de mettre en place un mécanisme" qui puisse sauver la filière et ses producteurs (application réglementaire du prix minimum, suppression des remises, rabais et ristournes...). M. Layre a regretté que la DGCCRF (répression des fraudes) n'ait été "d'aucune efficacité cet été pour réprimander la grande distribution et publier d'éventuelles sanctions", comme son syndicat l'avait demandé. Quant aux producteurs de lait, ils dénoncent l'attitude "injustifiée des transformateurs à vouloir appliquer une baisse du prix du lait". Les Jeunes Agriculteurs souhaitent que les transformateurs "reviennent le plus rapidement possible à la table des négociations afin "d'aboutir à un accord interprofessionnel".
Evoquant l'accord sur le dossier des subventions agricoles conclu fin juillet dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), M. Layre a rappelé que l'Union Européenne avait fait d'importantes concessions, en acceptant notamment le principe de l'élimination des subventions à l'exportation mais sans obtenir de contreparties équivalentes sur les autres sujets, en particulier l'accès au marché. "C'est une danger que de s'ouvrir sans garde-fou", a-t-il dit. Les Jeunes Agriculteurs ont enfin réclamé une aide de 15.000 euros pour la transmission d'exploitation. |