A la veille de leur procès, les Faucheurs volontaires réunis à Toulouse

Près de 500 faucheurs, sur les 3.700 du collectif, avaient fait le déplacement de toute la France, dont les "neuf inculpés de Menville", qui comparaîtront lundi en correctionnelle afin de répondre de l'arrachage d'un champ de maïs transgénique le 25 juillet à Menville (Haute-Garonne).


Parmi les personnalités jugées figurent le syndicaliste paysan José Bové, le secrétaire national des Verts Gilles Lemaire ou encore les députés Verts européen Gérard Onesta et français Noël Mamère.

Depuis leur création, lors du rassemblement altermondialiste de Larzac en 2003, les Faucheurs volontaires ont revendiqué cinq fauchages d'OGM tous en 2004 "à visage découvert et les mains nues" à Menville, Marsat (Puy-de-Dôme) et Pithiviers (Loiret) le 14 août, Solomiac (Gers) le 5 septembre et enfin Valdivienne (Vienne) le 25 septembre.

Chez les faucheurs comme chez les semenciers, on estime que deux-tiers des essais ont été saccagés cet été sur la cinquantaine mis en place. "Il est important de se rassembler pour décider d'une nouvelle stratégie d'action", estime la vice-présidente du conseil régional d'Ile-de-France, Francine Bavay. "Il faut transporter la bagarre dans les villes", propose Gilles Lemaire, évoquant des opérations d'étiquetage dans les supermarchés pour informer les consommateurs sur la présence d'OGM. "En outre, il faut qu'on passe de la défense à l'offensive sur le plan juridique et qu'on attaque les sociétés qui font des essais en plein champ".

José Bové a pointé les 4 "priorités" du collectif. "Renforcer le soutien au combat institutionnel", notamment aux "3.000 maires qui ont pris des arrêtés anti-OGM" et à la quinzaine de régions qui ont voté délibérations ou motions en ce sens. Mener une campagne afin de sensibiliser les consommateurs "au problème du non-étiquetage des produits animaux ayant été nourris avec des OGM". Lutter pour un approvisionnement sans OGM des paysans en alimentation pour bétail.

Et enfin, a-t-il prévenu, "on demande un moratoire sur les essais tant qu'il n'y aura pas eu débat public. Nous mettons en garde les semenciers : s'ils lancent la commercialisation des semences, on s'engage à les rendre inutilisables où qu'elles soient stockées".

Autre gros sujet de discussion, le procès du lendemain bien sûr. José Bové a promis "une belle palette de témoins", "des surprises", avec en prime l'assurance d'un "vrai pataquès", lorsque quelque 200 faucheurs présents à Menville demanderont à "comparaître volontairement" aux côtés des 9 autres prévenus.

Interrogée sur ses attentes, la Plateforme OGM, qui regroupe semenciers et industriels de la protection des plantes, dit "espérer simplement que la justice fera son travail, d'autant que le ministre de la Justice a annoncé que les gens qui feraient ce genre d'exactions seraient condamnés avec toute la sévérité de la loi".

Leur porte-parole Philippe Gracien dénonce l'illégalité du procédé : "Nous montons ces expérimentations dans la plus grande légalité avec les autorisations et le contrôle de l'Etat. (Les faucheurs) font perdre du temps et de l'argent aux sociétés qui font de la recherche". Le procès débutera lundi à 09H30. Il devrait durer deux jours.

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