M. Sarkozy estime que s'il arrive à modifier la loi Galland, texte qui interdit à la distribution de revendre à perte, cela aboutira à une baisse des prix de beaucoup plus de 2%. " Je pense qu'il y a de la marge de manoeuvre pour baisser les prix " , affirme-t-il. Il admet toutefois le "risque de ne pas trouver le bon équilibre. Ce sur quoi je travaille et qui m'inquiète le plus en vérité, c'est comment on passe du système très administré d'aujourd'hui à un système où il y a plus de liberté sans trop de brutalité (...) Je refuse l'immobilisme, mais je n'accepte pas la brutalité. Toute la difficulté est là " , explique-t-il. Ainsi, concernant les marges-arrière (factures de coopération commerciale versées par les industriels aux distributeurs), M. Sarkozy préconise de les " bloquer d'abord au lieu de les supprimer " . " On ne passe pas du tout administré au tout libre comme ça. Il faut mettre des stabilisateurs", dit-il. Le ministre estime qu'il faut aussi protéger les PME et réserver dans les bacs des supermarchés des linéaires pour les produits régionaux et les PME. " Les PME ont besoin des grandes surfaces pour rencontrer le public et trouver les consommateurs " , relève M. Sarkozy. Pour les petits commerçants, il propose que l'on finance une campagne de communication pour les aider à se développer. Il évoque 30% de taxes en moins quand un boucher, un boulanger... vend à un autre confrère plutôt qu'à une banque ou une compagnie d'assurance " . Evoquant son départ de Bercy pour prendre la présidence de l'UMP, M. Sarkozy rappelle qu'il ne part pas " en Patagonie " et qu'il aura " un oeil attentif sur ce que fera " son successeur. Ce dernier devra "s'expliquer" s'il n'a pas envie de cette loi. " Je ne crois pas que l'immobilisme en 2004 soit une bonne solution ", lâche-t-il. M. Sarkozy reconnaît par ailleurs que l'accord du 17 juin dernier n'a pas abouti à une baisse des prix de 2% dans la grande distribution. " J'avais dit 2%, on est à 1,57%, c'est déjà un progrès considérable, souligne-t-il rappelant que cette baisse, il l'a obtenue "sans loi, sans circulaire, sans décret ". Il concède aussi que certains industriels et certains distributeurs n'ont "pas joué le jeu" et que certains responsables politiques aussi sont tout à fait d'accord pour l'immobilisme. "Moi, je veux le mouvement (...) Pour soutenir la croissance, pour remettre du carburant dans la consommation, et bien il faut baisser les prix. Si vous baissez les prix, vous rendez du pouvoir d'achat au consommateur " , lance-t-il. Interrogé sur son salaire, M. Sarkozy, dévoilera dimanche soir qu'il gagne "11.000 euros " mais qu'il n'est pas assujetti à l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF). |