Les Inquiétudes face à la menace de vente par Nestlé

La CGT de Perrier a accusé sa maison mère de faire de l'"intimidation" en évoquant une possible vente de la marque française. "Nous ne prenons pas cette attitude à la légère, Nestlé fait véritablement de l'intimidation", a affirmé à l'AFP Jean-Paul Franc, secrétaire général de la CGT, syndicat majoritaire, à Perrier.

Selon M. Franc, Nestlé Water France tente ainsi de "faire pression" lors des négociations sur le plan, annoncé par le groupe en janvier, qui prévoit de supprimer 1.047 emplois d'ici 2007, dont 356 à Vergèze. "Ou vous signez ou on vend, on prend ça comme un chantage", a déclaré le syndicaliste, qui réagissait aux propos, rapportés mercredi par la presse, du patron de Nestlé, Peter Brabeck, lors d'une conférence avec des analystes à Paris.

M. Brabeck indiquait qu'il "n'excluait pas de vendre Perrier" pour améliorer la rentabilité du groupe. Un porte-parole de Nestlé en Suisse a confirmé qu'il s'agissait d'une "option imaginable", tout en précisant qu'il n'y avait pas de projet en cours. Pour le secrétaire général de la CGT à Perrier, "on vend de l'eau de luxe, on ne peut pas dire que la rentabilité nous pose un problème, alors que notre production de bouteilles est passée de 650 à 850 millions en moins de cinq ans".

La CGT s'inquiète également du futur lancement sur le marché américain de onze millions de bouteilles Perrier en plastique, et non plus en verre. Le comité d'entreprise a voté une procédure de droit d'alerte pour étudier les répercussions de ce projet sur l'emploi.\n Cette démarche a d'ailleurs entraîné la réprobation de Nestlé Waters France, qui avait saisi le TGI de Nîmes pour tenter de faire annuler cette procédure. Considérant qu'il ne s'agit que d'un "test", le responsable de la communication de Nestlé Waters France, André Sembelie, avait alors affirmé que "même si le verre reste le matériau noble de la marque Perrier, le groupe ne peut "aller à l'encontre de la demande de nos clients".

Le tribunal a donné tort à la direction, en confirmant que le lancement de bouteilles en plastique est "susceptible de donner lieu à une réorganisation des lignes d'embouteillages, se traduisant par une réduction d'effectif".

"Il faut moitié moins d'effectifs pour faire des bouteilles en plastique. On a donc peur qu'un nouveau plan social nous tombe sur la tête", s'alarme M. Franc. L'usine Perrier compte 1.650 salariés, sans compter les 520 emplois de la Verrerie du Languedoc, son fournisseur en verre, également installé sur le site gardois.

Un rassemblement est prévu samedi sur le carreau de l'usine gardoise à l'initiative des syndicats qui ont appelé les élus à se mobiliser pour défendre l'emploi de la région.


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