La France continue ses essais de cultures en plein champ

Cette décision du ministre français de l'Agriculture Hervé Gaymard - en dépit de l'opposition des écologistes, de la Confédération Paysanne, de la grande majorité de ceux qui se sont exprimés lors de la consultation publique et les voeux de plusieurs conseils régionaux - ne changera rien dans l'alimentation des Français, au moins ces prochaines années. Mais ce feu vert, qui concerne uniquement cette année des variétés de maïs, permet à Monsanto, Pioneer, Biogemma et au Groupe d'étude et de contrôle des variétés et des semences (GEVES) d'espérer que la France s'alignera un jour sur d'autres grands pays agricoles comme les Etats-Unis, la Chine, le Brésil, l'Argentine et le Canada, ou en Europe, l'Espagne et bientôt l'Allemagne.

Cette bonne nouvelle pour les semenciers et les industriels survient quelques jours après la levée d'un "moratoire" de cinq ans, décidée par la Commission européenne le 19 mai, avec la possibilité de l'importation dans l'UE d'un aliment OGM, le maïs "BT-11", "Les cultures OGM vont commencer à se développer en France dans 5 ou 10 ans", assure Didier Marteau, vice-président de la FNSEA (Fédération nationale ds syndicats d'exploitants agricoles) chargé de la sécurité alimentaire.

Avec ces huit nouveaux, le nombre d'essais de cultures OGM théoriquement autorisés en France atteint un total de 72, comprenant les essais pluriannuels. Mais seulement 61 devraient être implantés en 2004 dans 13 départements métropolitains, selon le ministère de l'Agriculture, toutes les firmes n'utilisant pas leurs autorisations. En 2003, les expériences menées en France sur des cultures et des arbres avec des semences OGM à des fins de recherche avaient concerné 54 parcelles, couvrant un total de 17 hectares dans 30 communes de 19 départements métropolitains et un département d'outre-mer, la Guyane, contre 62 parcelles (11,8 hectares) en 2002.

Le ministère de l'Agriculture souligne que l'ensemble des sites d'implantation fera l'objet d'inspections régulières par les services régionaux de la protection des végétaux dans le cadre du dispositif de biovigilance afin de s'assurer du respect de toutes les prescriptions fixées dans les décisions d'autorisation, y compris les essais une fois terminés. La Confédération Paysanne, le deuxième syndicat agricole français, avait demandé le 28 avril dernier au gouvernement de "suspendre" les nouveaux essais de semences OGM.

"En cas de refus du gouvernement ou d'absence de réponse, nous irons détruire les parcelles de la nouvelle campagne d'essais de semences OGM", avait affirmé Jean-Emile Sanchez, principal porte-parole de la Confédération, qui a mené plusieurs actions de ce type, avec des "faucheurs volontaires", dont son ancien leader José Bové.


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