Les trufficulteurs tirent les leçons de la canicule

Des expériences dont ils ont témoigné samedi à Lalbenque (Lot - sud-ouest de la France), un des cinq grand marchés trufficoles français, afin d'aider leurs collègues à contrer les aléas climatiques. Plusieurs dizaines de trufficulteurs avaient fait le déplacement pour assister à la journée technique "Truffes et canicule", organisée par la Fédération française des trufficulteurs (FFT).

Plus que de la sécheresse, c'est de la canicule que la truffe a pâti cet été. Le champignon a dû faire face à des températures jamais atteintes par le passé, et ce pendant plusieurs semaines. Conséquence: les productions des truffières spontanées ont été quasiment nulles et celles des truffières cultivées, réduites à 25 ou 30% d'une production normale.

L'Europe a ainsi affiché la production la plus basse de son histoire avec seulement 30 tonnes de truffe noire d'hiver (Tuber melanosporum), contre plus de 160 tonnes la saison précédente. La France pour sa part n'en a récolté que 8 tonnes contre 40 il y a un an.

"On nous a dit que cette canicule n'était pas exceptionnelle et qu'elle deviendrait habituelle dans nos régions tempérées (...), il n'est donc pas possible de faire la politique de l'autruche", avertit le président de la FFT, Jean-Charles Savignac.

"Si j'avais laissé faire, je n'aurais pas eu de truffes", acquiesce Patrick Boris, un jeune trufficulteur lotois de Saint-Laurent-les-Tours qui, l'été dernier, s'est décidé à agir. A l'intuition.

A trois reprises, en juin, juillet et août, il a donc arrosé, avec de l'eau de source et à l'arrosoir, la moitié de ses arbres truffiers, histoire de voir. Bingo! Alors que de nombreux voisins affichaient des résultats déplorables, sa récolte a été identique à celle de l'an passé.

Les producteurs s'accordent sur la nécessité de l'irrigation, mais le tout est de savoir quand arroser, et combien.

Selon Jean-Marie Doublet, président des trufficulteurs du département de la Charente, de nombreux producteurs ont été pris au piège l'an dernier car ils ont commencé les irrigations trop tard dans la saison. "Sachant que les besoins de la truffe en eau sont essentiels au mois d'août, on a eu tendance à négliger le mois de juin, qui était déterminant".

Pour M. Savignac, tout cela montre qu'"il faut aujourd'hui moderniser les truffières. Progressivement, on se rend compte qu'il faut apporter de l'eau intelligemment". Selon lui, ces témoignages sont "utiles, nécessaires et réconfortants (...), il était essentiel qu'on informe les trufficulteurs et qu'on vulgarise les expérimentations menées ici et là".

"Cette réunion est très importante", ajoute-t-il, "car pendant des décennies, les trufficulteurs ne se sont pas rencontrés", notamment par peur de la concurrence.

Depuis, la donne a changé: il y a un siècle, la France produisait 1.000 tonnes de truffes, aujourd'hui, le marché est déficitaire et les trois producteurs européens (France, Espagne, Italie) ne produisent plus assez pour répondre à la demande mondiale.


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