Premiers pas des politiques pour lutter contre l'obésité

Ce projet de loi adopté mercredi devrait être transformé en loi vendredi. Il prévoit aussi que la promotion radio-télévisée de ces produits s'accompagnera d'un message sanitaire obligatoire. En France, selon l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), la proportion de "messages alimentaires" destinés aux enfants est de 62% en moyenne le mercredi. Et 10% des programmes regardés par les 4-10 ans - les plus influençables - sont des publicités (...) dont la moitié portent sur des produits sucrés et chocolatés, des bonbons et des boissons sucrées.

Selon les spécialistes, la future loi constitue la première initiative concrète pour lutter contre l'obésité, trouble qui, comme aux Etats-Unis, fait des ravages en France. "Cette loi va nous permettre d'intervenir maintenant, avant que nous ne connaissions la situation catastrophique de pays où l'accroissement de l'espérance de vie est menacée", a estimé le directeur de l'Afssa, Martin Hirsch, joint jeudi par l'AFP. Déjà, a-t-il rappelé, "un enfant sur sept est en surpoids ou obèse dans notre pays".

Pour autant, l'accord parlementaire ne s'est pas fait sans douleur : dans un premier temps - "sous la pression de l'industrie alimentaire", affirme M. Hirsch - les sénateurs avaient décidé de laisser les distributeurs en place. Seule maigre concession à la lutte contre l'excès de calories, ces appareils auraient été uniquement garnis de produits agréés par le Conseil d'Etat.

Cette reculade a déclenché un flot de protestations, inhabituellement violentes, de la part des généralistes, nutritionnistes et pédiatres qui, chaque année, voient le fléau de la balance gagner la zone rouge, en particulier chez les jeunes. Ces médecins ont d'ailleurs signé par centaines une pétition réclamant au gouvernement "une politique nutritionnelle cohérente". Car, avec une progression de l'obésité de 17% par an depuis six ans, la France risque de rejoindre vers 2020 le "taux d'obésité américain", avec un surcoût annuel d'au moins 14 milliards d'euros, relevait récemment le sénateur Claude Saunier (PS, Côtes-d'Armor), auteur d'un rapport parlementaire sur cette épidémie. "En France, l'obésité n'affectait que 6% de la population en 1990", a rappelé le sénateur.

Actuellement, 5,3 millions de Français sont obèses, 14,4 millions en excès de poids. Plus grave, en vingt ans, l'obésité infantile a augmenté de 17% en France. Sans même parler des classiques caries dentaires, la mise au régime des petits Français est d'autant plus importante que l'abus de sucreries et l'obésité qui s'ensuit prédisposent au diabète. Les diabètologues assistent d'ailleurs effarés à l'apparition chez les enfants de formes de cette maladie jusqu'à présent propres à l'âge mûr. Le surpoids majeur multiplie en outre par trois le risque de maladies cardio-vasculaires et favorise l'asthme, les apnées du sommeil et, au bout de quelques dizaines d'années, la survenue de cancers.


Partager
Inscription à notre newsletter

NEWSLETTERS

Newsletters

Soyez informé de toute l'actualité de votre secteur en vous inscrivant gratuitement à nos newsletters

MATÉRIELS D'OCCASIONS

Terre-net Occasions

Plusieurs milliers d'annonces de matériels agricoles d'occasion

OFFRES D'EMPLOIS

Jobagri

Trouvez un emploi, recrutez, formez vous : retrouvez toutes les offres de la filière agricole