Colère du syndicat des distributeurs, discrétion de l'industrie

"Enfin des mesures efficaces", souligne l'UFC-Que Choisir qui estime que le texte proposé par la Commission mixte paritaire "traduit une première prise de conscience des enjeux liés à l'augmentation de l'obésité". Pour tenter d'endiguer l'obésité infantile, la Commission mixte paritaire (CMP) a notamment décidé d'interdire les distributeurs automatiques dans les écoles, collèges et lycées. Le texte issu de la CMP sera soumis vendredi à l'Assemblée et au Sénat en vue de l'adoption définitive du projet de loi.

Une décision qui suscite la colère du syndicat des distributeurs automatiques. "Nous sommes surpris et déçus", a déclaré à l'AFP Jean-Loup Bariller, délégué général de la Chambre syndicale nationale de vente et services automatiques (NAVSA), qui estime que la profession, "véritable bouc-émissaire, a été sacrifiée, victime de la bonne conscience que se donnent sénateurs et députés sur son dos". Pourtant, pour défendre sa présence dans les établissements scolaires, la profession avait, selon M. Barillet, proposé d'éliminer les produits trop gras, trop sucrés et trop salés et de les remplacer par des barres céréalières, certains biscuits. Pour les boissons, des jus de fruits et des eaux aromatisées auraient pu se substituer aux colas classiques.

M. Barillet voit dans la décision de la CMP, "l'influence des +ayatollah+ de la diététique". Pourtant, a-t-il averti, il ne faut pas se faire d'illusion, "ce que les élèves ne trouvent pas à l'intérieur" de l'établissement, "ils le trouveront à l'extérieur". Or, l'intérêt des distributeurs automatiques, "et les parents sont sensibles à cet argument", c'est qu'ils permettent de "limiter les sorties des élèves", a justifié M. Barillet. "Sans oublier qu'ils servent de coupe-faim pour ceux qui ne prennent pas de petit déjeuner", a-t-il précisé.

Entre 6.000 et 8.000 distributeurs sont installés dans les écoles, soit dans environ 20% de collèges et 50% de lycées, a indiqué M. Barillet. Le président de l'ANIA (Association nationale des industries alimentaires), Jean-René Buisson, a, de son côté, estimé que cette interdiction totale de distributeurs lui semblait "une politique dangereuse et restrictive. Nous préférerions qu'il y ait une diversité de produits, que l'on accède à des produits tels que l'eau, les fruits... qui viennent en complément des autres", a-t-il expliqué. Où s'arrêteront les politiques d'interdiction ? Comment va t-on déterminer quels sont les bons et les mauvais produits ? s'est-il inquiété.

Masterfoods France, filiale hexagonale de Mars, qui produit les confiseries (Mars, M&M's) déplore un texte qui "n'a pas été fait en concertation \navec l'industrie" agroalimentaire. "Nous sommes conscients des problèmes de l'obésité, mais nous pensons que l'éducation et l'information sont les clés de ce problème de santé", a estimé Yvette Schmidt, directrice des relations extérieures du groupe. "Il avait été question d'élaborer une charte de bonne conduite, une direction de travail qui semblait intéressante", a-t-elle rappelé regrettant que ce choix n'ait pas été fait.


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