Un cru d'exception sur fond de crise de la filière

"Toutes les conditions sont réunies pour que cette année soit remarquable: la floraison a été magnifique au printemps, les fruits sont de bon calibre et il y a la quantité" se réjouit Philippe Daniel, président du groupement qualité "Mirabelle de Lorraine" et exploitant de vergers sur les hauteurs de Vigneulles (Meurthe-et-Moselle).

"Après plusieurs années difficiles, et particulièrement la dernière, on n'a pas le droit de rater notre entrée sur le marché" souligne l'arboriculteur qui déplore, par ailleurs, que certains producteurs aient décidé de mettre des fruits sur le marché avant même leur maturité. "Si le fruit n'est pas mûr, le consommateur ne l'apprécie pas et on prend alors le risque de le perdre" assure celui qui n'envisage la culture de la mirabelle "que sur le long terme".

Sur ses 30 hectares de terre argilo-calcaire, idéale pour cette culture, 6.000 mirabelliers chargés de fruits sont près à être pris d'assaut par les troupes de saisonniers employés pour la récolte. "Les branches ploient sous le poids des mirabelles et on atteint un taux de charge de 90%" se félicite Bruno Colin, producteur et président de la coopérative fruitière Végafruit, qui regroupe 150 producteurs en Lorraine. Scrutant le ciel, il espère que la grêle ne viendra par ternir la récolte quelques heures avant son coup d'envoi. "Je comprends les producteurs qui font le choix de cueillir un fruit à peine mûr de crainte de voir leur saison ruinée par un orage, explique-t-il, mais nous avons fait le choix de respecter un cahier des charge très rigoureux".

Situés à Loromontzey (Meurthe-et-Moselle), les vergers de Bruno Colin font partie des 1.000 hectares bénéficiant, en Lorraine, de l'appellation "IGP" (indication géographique protégée) qui garantit le lien entre le produit et terroir. "Elle nous impose, entre autres impératifs, de proposer au consommateur un fruit cueilli à maturité" assure-t-il. Grâce à une courte sécheresse suivie d'un peu de pluie et à d'importants écarts de température jour/nuit, ce sont quelque 14.000 tonnes de prunes jaunes qui devraient être récoltées cette année, prédisent les professionnels.

"C'est deux fois plus que l'an dernier ce qui doit enfin nous permettre de répondre à la demande" soutient Bruno Colin qui, comme ses confrères, espère que ce bon millésime n'aura pas à souffrir de la crise que connaît actuellement la filière. "Si la qualité médiocre de certains fruits d'été explique, en partie, la baisse de la consommation, c'est surtout les prix pratiqués par certaines enseignes qu'il faut incriminer" explique l'exploitant qui ne se hasarde pas à avancer un prix au kilo pour la mirabelle 2004. "On sera fixé dans quelques jour, dès la mise sur le marché".

Suivra ensuite la période de commercialisation dont la durée oscille entre quatre et six semaines. Un tiers de la production se retrouvera sur les étalages des marchés ou des grandes surfaces pour servir de fruit de bouche, les deux autres tiers étant répartis entre l'industrie du surgelé, de la conserve ou de la pâtisserie. La mirabelle de Lorraine représente 70% de la production mondiale, le reste étant produit dans la vallée du Rhône, en Alsace ou en Allemagne.


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