Les yeux rivés sur le ciel en attendant les vendanges

L'enjeu est d'autant plus crucial que la récolte 2004 s'annonce particulièrement abondante, avec un volume prévisionnel record d'environ 7 millions d'hectolitres.

"En juillet et en août, l'ensoleillement n'était pas terrible, mais les belles journées de septembre ont permis une excellente maturation des raisins" pour les rouges, souligne Jean-François Taride, producteur de Bordeaux supérieur, près de Langon (Gironde).

Les vendanges des blancs ont commencé dès le 6 septembre dans les Graves, mais devraient intervenir au plus tôt fin septembre pour les cépages rouges qui représentent près de 90 % des surfaces plantées.

Pour la plupart des 13.000 viticulteurs bordelais, le principal souci reste d'arriver en période de récolte sans avoir écoulé tous les stocks de 2003: alors que les stocks étaient estimés à 8 millions d'hectolitres en juillet dernier, les ventes de Bordeaux s'élèvent à seulement 5,5 millions d'hectolitres pour la campagne 2003-2004 close au 31 juillet dernier.

Cependant, le président du syndicat des vins de Bordeaux, Alain Vironneau, veut croire que la légère reprise marquée par les cours du vrac, ces dernières semaines, annonce un "redressement".

Le tonneau de 900 litres qui avait atteint en juin un cours plancher de 700 euros se négocie actuellement au dessus de 850 euros et ces derniers mois sont "un peu meilleurs au niveau des sorties des volumes", selon le Comité interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB).

Malgré tout, pour le 2004, "on a intérêt à avoir une qualité fantastique", affirme Christian Delpeuch, le président du CIVB, en soulignant que "l'avenir du Bordeaux passe par la qualité".

"On s'accroche comme l'on peut à des signes qui vont vers le mieux, on ne peut pas toujours vivre dans la morosité: quand un boxeur prend une gifle, il doit se relever et reprendre le combat", souligne Alain Vironneau.

Moins optimiste, le Collectif des viticulteurs, qui s'était formé au printemps pour faire entendre la voix des petits producteurs, redoute de voir se multiplier les faillites dans les prochains mois d'autant qu'"environ 600 propriétés sont déjà en zone rouge" sur le plan de la trésorerie.Alors que les mesures de limitation de la production ou d'arrachage de vignes ne font pas l'unanimité de la profession, le CIVB travaille actuellement à réorienter sa stratégie de communication et de marketing pour améliorer les ventes.


Fin juin 2004, les vins de Bordeaux étaient en recul à l'export de 9 % en volume et 15 % en valeur, avec un repli sensible des ventes aux Etats-Unis, en Allemagne, en Grande-Bretagne, au Danemark et aux Pays-Bas, selon des chiffres provisoires comparés à juin 2003. En France, malgré la baisse globale de la consommation, notamment dans les restaurants, les Bordeaux résiste bien dans les grandes surfaces mais aussi dans le hard discount.


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