Castel envisage baisse de 10% de son bénéfice, regards tournés vers

Le chiffre d'affaires du groupe Castel (eau Cristaline, vins Vieux Papes, magasins Nicolas, bières, etc), devrait être "stable", a-t-il dit lors de la première conférence de presse que le groupe girondin organisait en 55 ans d'existence. En 2003, le chiffre d'affaires avait atteint 2,4 milliards d'euros, dont 39% réalisés par le vin, 31% par le pôle eau, et 30% par la bière. M. Castel a réaffirmé jeudi qu'il n'avait "pas l'intention de faire entrer son groupe en Bourse et n'y avait d'ailleurs jamais pensé". Le groupe est "une affaire familiale" et la "situation boursière actuelle n'incite pas" à être coté, a-t-il estimé. Il a aussi indiqué n'avoir "pas d'élu" pour le moment pour lui succéder. "Je ne décide jamais seul, j'ai un entourage compétent", a-t-il assuré. Pour préserver l'indépendance de son groupe et poursuivre son oeuvre, M. Castel, 78 ans, qui n'a pas d'héritier direct, a créé il y a une vingtaine d'années une Fondation, basée à Gibraltar, qui détiendra la majorité du capital. Propriétaire, récoltant, vinificateur, éleveur, négociant, embouteilleur et distributeur, Castel maîtrise aujourd'hui tous les métiers liés au vin. Il a accru son empire l'an dernier en acquérant pour 40 millions d'euros les vins de marque du groupe William Pitters (Malesan, Sidi Brahim...). Mais Castel connaît une baisse de ses ventes, en raison de la diminution de la consommation de vin après les diverses mesures prises notamment contre l'alcool. "La consommation familiale n'a pas beaucoup diminué, mais en revanche elle a régressé de 15% dans les CHR (cafés-hôtels-restaurants) et dans la restauration collective. On est un peu inquiet", a reconnu M. Castel. D'où la nécessité pour le groupe d'accéder à d'autres marchés et d'accroître son développement à l'étranger où il exporte 25% de son vin. Le groupe a lancé l'an dernier la marque Castel. "Les vins du nouveau monde se sont développés avec des marques. J'ai voulu faire la même chose. Cela n'a pas été facile, nous avons rencontré beaucoup de résistance. Fin octobre, la marque Castel pourra être trouvée sur 53 marchés internationaux. Nous nous sommes donné cinq ans pour atteindre nos chiffres à savoir 50 millions de cols" vendus sous cette marque, a expliqué M. Castel. En Grande-Bretagne, la chaîne britannique de cavistes Oddbins acquise en 2002 est "désormais en ordre, bien adaptée au goût anglais", a indiqué M. Castel après avoir admis que "cela n'avait pas été, à l'époque, la meilleure affaire qu'il avait faite". "Désormais, nous voulons faire de Oddbins le +Nicolas+ d'Angleterre, a-t-il dit. Le groupe mise aussi sur la Russie "un pays de consommateurs de vin mais un marché toutefois difficile". Castel installe un chai près de Moscou. Un centre d'embouteillage devrait être opérationnel fin 2004. Dans le secteur de l'eau en bouteilles, le groupe a lancé cette année la marque Rozana "une petite aventure, car il n'est pas facile de lancer une marque aujourd'hui", a souligné M. Castel. Le groupe a vu ses marges chuter dans ce secteur cette année en raison de la forte augmentation du PET (polyéthylène téréphtalate), matière première pour les bouteilles. "Et, avec la hausse du prix du pétrole, nous sommes inquiets pour 2005".


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