L'avenir du vin passe par les femmes

"Nous assistons à une extraordinaire évolution des modes de vie. Les vignerons doivent désormais prendre en compte l'arrivée des femmes sur le marché du vin, puisque ce sont elles qui effectuent les trois-quarts des achats de vin en grandes surfaces", a expliqué Alain Vironneau, président du syndicat des Bordeaux et Bordeaux supérieur lors d'une réunion à Paris. De nombreux efforts doivent être réalisés pour séduire plus les femmes, estiment les professionnels. "Il y a indiscutablement un travail à accomplir pour proposer des vins plus légers, moins alcoolisés, plus frais, plus aromatiques", a relevé Chritian Melani, de la division Etudes et Marchés de l'Onivins (Office national interprofessionnel des vins) lors d'une réunion de presse. La conquête de ce public féminin passe par des produits plus adaptés, mais aussi par un rituel et un langage moins élitistes pour les déculpabiliser. "On est pas obligé d'être un expert, un oenologue ou un sommelier pour apprécier un vin", estime M. Melani. "Et arrêtons de crier à l'hérésie si madame ou mademoiselle souhaite rajouter de l'eau dans son verre de vin", a-t-il poursuivi. Enfin, l'acte d'achat demeure encore problématique pour nombre de femmes qui peinent à choisir un vin, les étiquettes s'avérant trop souvent "incompréhensibles", a expliqué Marie-Louise Banyols, directrice du mégastore du vin Lavinia de Barcelone. "On manque d'informations sur les étiquettes, tout le monde est perdu", a-t-elle estimé.

Ce n'est que vers les années 60-70 que les femmes ont accédé au plaisir de boire du vin, phénomène qui était jusqu'à présent l'apanage des hommes, mais depuis cette "féminisation" a entrainé divers changements d'un bout à l'autre de la filière viticole. Au fil des années, les femmes ont conquis tous les secteurs d'activité jadis réservé aux hommes mettant en avant leur compétence et leur originalité. Cavistes, oenologues, sommelières... elles ont affirmé leur légitimité au sein de la professsion. Elles sont aussi de plus en plus nombreuses parmi les consommateurs et représentent désormais 25% de la consommation de vin en France. Mais, surtout, les femmes sont les premiers acheteurs de vin. Selon une enquête Onivins-Inra, 70% des acheteurs de vin dans les grandes surfaces sont des femmes qui décident ainsi du vin qui sera bu. Elles poussent désormais la porte des cavistes qui multiplient à leur égard les opérations de séduction.

Pendant la période des foires au vin à la rentrée 2004, diverses manifestations leur ont été spécialement dédiées. Les femmes ont changé les habitudes de consommation apportant une nouvelle approche du vin mais aussi leur goût. Les rosés leur doivent une grande part de leur succès, relève-t-il. Mais, aussi on boit moins mais mieux. La consommation de vin en France a diminué de plus de 20% en un peu plus de 20 ans, précise M. Melani. Une baisse quantitative qui s'est accompagnée d'une évolution qualitative, la part des vins d'appellation d'origine passant de 20 à 50%. Et si la part des consommateurs quotidien a atteint 47% en 1980 contre 24% en 2000, la part des non consommateurs a progressé de 24% à 35% de la population. On observe désormais une consommation occasionnelle du vin. Il n'en reste pas moins qu'au niveau de la quantité, les hommes restent les plus grands consommateurs avec 96 litres par an, contre 29 litres/an pour les femmes, selon l'Onivins.


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