L'écrevisse de Louisiane, un vrai fléau pour les cours d'eau du Sud Ouest

"Aujourd'hui, nous n'avons aucun moyen pour freiner son expansion", se désole Stéphane Builles, garde à la réserve naturelle des marais de Bruges, près de Bordeaux, où les écrevisses de Louisiane ont fait leur apparition en 1999. "Elle atteint des densités gigantesques", explique ce jeune garde, qui a "recensé de 2 à 3 tonnes d'écrevisses par hectare" sur la réserve naturelle de Bruges.


Les "procambarus clarkii", reconnaissables à leur petit abdomen et à leurs longues pinces hérissées de minuscules piquants rouges, sont originaires des "bayous" du Missipi, des zones humides propices aux alligators. Elles auraient été introduites en Europe à la fin des années 70 par des mareyeurs. Cette bestiole agressive et vorace est désormais présente dans les étangs, cours d'eau et marais des Landes, de la Dordogne, du Lot-et-Garonne, des Pyrénées-Atlantiques et du Gers. "Elle s'attaque à tout ce qui est à portée de pince", constate Stéphane Builles, qui travaille pour la Fédération des Sociétés pour l'Étude, la Protection et l'Aménagement de la Nature dans le Sud Ouest (Sepanso).

Ce crustacé vorace consomme en effet une grande variété de proies (insectes, poissons, mollusques...) et détruit les végétaux aquatiques, déstabilisant ainsi l'écosystème. "Nous avons par exemple remarqué que depuis son apparition dans le marais de Bruges, les libellules disparaissent car les écrevisses mangent les larves des insectes aquatiques", rapporte M. Builles, qui a effectué un mémoire de fin d'études sur cette espèce invasive.

L'écrevisse de Louisiane est également porteuse d'un champignon qui décime à 100% les populations d'écrevisses autochtones, notamment l'écrevisse à pattes blanches, beaucoup plus savoureuse, selon les fins gourmets, mais désormais au bord de l'extinction. Cette espèce prolifique "creuse partout des terriers de plus de 2 m de profondeur, notamment en période de sécheresse, ce qui endommage les digues et les berges", remarque l'écologiste de la Sepanso. Autre souci de taille: elle a un fort taux de reproduction avec deux pontes par an de 700 oeufs par femelle, et elle se montre très résistante aux eaux polluées et aux conditions extrêmes.

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