Le parquet a demandé le placement sous mandat de dépôt de cet homme poursuivi pour "complicité de violence sur agents de la force publique et complicité de dégradation de biens publics", a indiqué dimanche le magistrat à l'AFP.
M. Daillie a dénoncé des "comportements de voyous et de quasi-assassins". Selon lui, le conducteur de l'autocar a affirmé qu'il avait agi à la demande la FDSEA, qui était son client.
Les trois policiers, qui se trouvaient sans arme dans la voiture bloquée par l'autocar, "ont eu la vie sauve parce qu'ils ont réussi à se dégager pour aller se cacher en pleine nuit dans des fourrés" alors que leur véhicule était attaqué par 150 manifestants qui l'ont saccagé, a ajouté M. Daillie.
Un autre policier, blessé à la tête par des projectiles lors de l'attaque du centre des impôts à laquelle ont participé 200 personnes, était toujours en observation dimanche à l'hôpital de la ville. Deux autres attaques vendredi soir également contre les centres de impôts de Lannion (Côtes-d'Armor) et Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) ont entraîné l'ouverture d'informations judicaires.
Les trois enquêtes ont été confiées au SRPJ de Rennes, a-t-on appris dimanche de sources préfectorales. Thierry Suquet, sous-préfet de Lannion, a estimé que le centre des impôts de la ville avait fait l'objet d'une véritable "attaque commando". L'action menée par plusieurs dizaines d'hommes qui avaient "masqué leurs visages et maquillé les plaques d'immatriculation de leurs véhicules" a entraîné des dégâts "très importants" à l'intérieur du centre, évalués à 150.000 euros, a ajouté M. Suquet.
D'après les tags laissés par les manifestants, il ne fait "aucun doute" que des producteurs de légumes sont à l'origine de l'opération, selon lui. A Saint Malo, des grilles et des arbres ont été arrachés, selon le secrétaire général de la préfecture Gilles Lagarde, mais les manifestants, qui ont déversé des choux-fleurs à l'extérieur, ne sont pas entrés dans le centre des impôts. "On arrive à des débordements qu'aucun responsable syndical ne peut approuver, mais ce n'est pas faute d'avoir prévenu (le gouvernement)", a déclaré à l'AFP Thierry Merret, l'un des dirigeants de la FDSEA du Finistère. "Ce que je condamne, c'est d'abord le gouvernement, qui n'a pas pris en compte" les revendications des producteurs de légumes, a ajouté M. Merret, l'un des cinq délégués reçus jeudi matin au ministère de l'Agriculture pour trouver une solution à la crise de la production légumière.
Les producteurs de choux-fleurs, en particulier, manifestent depuis une dizaine de jours pour protester contre leurs invendus, conséquence selon eux de la concurrence des produits à bas coût des pays d'ex-Europe de l'est. |