La profession mise sur la "qualité" pour affronter la crise

Le millésime 2004 est "typiquement un millésime de vigneron, car il a nécessité que celui-ci fasse preuve de tout son savoir-faire, les conditions climatiques n'étant pas aussi exceptionnelles qu'en 2003" avec la canicule, a souligné Ghislain de Longevialle, président de l'Inter Beaujolais, au cours d'une conférence de presse.

Quelque 420 000 hectolitres, soit 56 millions de bouteilles, seront commercialisés à partir du troisième jeudi de novembre, dont près de la moitié à l'exportation, notamment au Japon (27 % des exportations), aux Etats-Unis, mais aussi en Pologne, en Russie et en Corée du sud, où la demande est croissante.

Le cours de l'hectolitre oscille cette année entre "160 et 165 euros", contre 200 euros en 2003 où "l'offre était déficitaire" en raison de la sécheresse, a affirmé Ghislain de Longevialle.

"Il y a une réelle inquiétude sur le marché pour les 3 500 vignerons du Beaujolais et on fait tout pour que ce marché du Beaujolais nouveau soit préservé", a-t-il souligné.

Plusieurs mesures ont été mises en place pour "renforcer la qualité" du Beaujolais dans le cadre d'un "plan de réformes" défini par le vignoble aux Assises du Beaujolais, en juillet dernier, parmi lesquelles notamment l'interdiction d'utiliser des bouchons agglomérés.

"Cette année a été marquée par une tendance très forte à la récolte qualitative, avec un tri au ceps et à la benne", a indiqué Ghislain de Longevialle pour qui "cela témoigne d'une volonté de construire un avenir pour notre vignoble pour assurer sa pérénité".

Les vendanges en vert, qui consistent à supprimer les grappes excédentaires pour mieux maîtriser les rendements, ont concerné cette année près de 30 % des vignobles du Beaujolais.

Enfin la procédure d'"agrément des vins" avant commercialisation a été renforcée "afin d'assurer une meilleure traçabilité des produits", selon la profession.

En 2003, le chiffre d'affaires de la commercialisation du Beaujolais nouveau s'était élevé à 86 M euros.