Vers 19H00, les rouges enregistraient un recul de 30,9% par rapport à l'an dernier, "bien supérieur" aux pronostics, et les blancs de 12,6%.
"Il y a eu une grosse récolte et un assez bon millésime, on peut s'attendre à une baisse aux Hospices, c'est le souhait du négoce", avait prédit le président du Syndicat des négociants, Louis Fabrice Latour.
"Dépêchons, allez! C'est aussi une vente de charité!", s'exclamait par moment le commissaire priseur, Me Daniel Herry, pour secouer la salle.
La pièce de charité, un "Mazis Chambertin", Grand Cru, cuvée Madeleine Collignon, a été adjugée à 51.000 euros (contre 56.000 en 2003) à la Maison Bichot de Beaune, pour un acheteur écossais, qui compte la revendre en Grande-Bretagne, lors d'une autre vente de charité. Cette somme sera partagée entre la Fondation de France, pour son programme "personnes âgées", parrainé par la comédienne Charlotte Rampling et le cinéaste Jonathan Nossiter, réalisateur du documentaire "Mondovino", et l'UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l'Enfance) "pour les enfants soldats".
"Je vous demande de vous montrer généreux, c'est notre avenir que nous avons entre nos mains", a lancé à l'assistance Stéphane Bern, parrain de l'UNICEF après avoir évoqué le "drame" de ces enfants.
Invité d'honneur, David Douillet, double champion olympique et quadruple champion du monde de judo, a dénoncé le "procès complètement injustifié" fait aux viticulteurs. "Il est temps de monter une lutte pour sauver notre patrimoine", a-t-il lancé sous les applaudissements.
Innovation cette année, seul le premier lot de chaque pièce était dispersé à la bougie, les autres lots étant adjugés au marteau, afin d'accélérer la vente.
Le millésime 2004 est "intéressant, après un été un peu délicat", et de "grande qualité", a souligné Roland Masse, régisseur du domaine viticole des Hospices, lors d'une conférence de presse précédant la vente.
L'ensoleillement "inespéré" de septembre a conféré aux Grands Crus rouges une "bonne structure", un "équilibre tanin-acidité intéressant" et une "bonne tenue en bouche", a-t-il observé. Tout en restant "très typés", les blancs restent "dans une lignée assez classique et traditionnelle", a-t-il noté.
Au cours de douze derniers mois, les ventes de Bourgogne, bien que stagnant en volume, sont en hausse de 11% en valeur, a-t-il noté. A l'exportation, elles ont repris aux Etats-Unis, sans toutefois retrouver leur niveau de fin 2002, et progressé de 25% en volume au Japon (+32% en valeur), troisième marché de Bourgogne, a-t-il dit.
Malgré la baisse des ventes en Grande-Bretagne (-5%) et surtout en Allemagne (-27%), M. Latour se veut "optimiste". "Il y a toujours de nouveaux marchés, comme la Russie ou l'Inde. Il faut être patient et mener une réflexion. On est prêt à investir", a-t-il dit.
Enfin le marché français reste "relativement stable", malgré le climat de "prohibition" marqué par les campagnes "anti-vin", dénoncées par la profession. |
