Après plusieurs années consécutives de baisse de la consommation de bière en France, les ventes avaient légèrement progressé en 2003, en hausse de 2,6 % par rapport à 2002, avec 21 millions d'hectolitres vendus dans l'Hexagone, grâce à "l'effet canicule" de l'été.
Mais la baisse de la consommation de bière en France - moins 25 % en 25 ans - s'est à nouveau confirmée en 2004 avec une estimation, début décembre, d'une nouvelle chute de 5 % à 7 % par rapport à 2003, ramenant les ventes en dessous de leur niveau de 2002, a déclaré Olivier Picot lors d'un entretien avec des journalistes.
Pour le président de Brasseurs de France, ce nouveau repli s'explique par la forte concurrence dans le secteur des boissons, notamment alcoolisées, des prix élevés, la forte diminution des cafés en France (passés de 80 000 à 40 000 en 20 ans), à un discours de santé publique peu favorable à la consommation des boissons alcoolisées et l'"effet Sarkozy" avec les mesures contre l'alcoolisme au volant.
Le Français pourrait devenir prochainement le plus petit consommateur de bière de l'Europe des 25, derrière l'Italie, regrette Olivier Picot.
Pour relancer la consommation de bière, notamment hors domicile, Olivier Picot prône l'amélioration de la formation des cafetiers et la qualité des bières servies dans ces établissements, la mise en avant du produit lors des repas ainsi qu'une communication sur la "naturalité" de cette boisson fabriquée à partir de houblon, d'orge, d'eau et de levure.
Poursuivant leurs opérations de marketing, les Brasseurs de France renouent avec une ancienne tradition vieille de plusieurs siècles et lancent à nouveau les "Bières de Noël". Celles-ci ne représentent toutefois que des ventes de 70 000 à 80 000 hectolitres, souligne Olivier Picot.
L'Association des Brasseurs de France regroupe une quarantaine de brasseries, de taille très diverses, et représente 99 % du marché. A ces sociétés, il faut ajouter quelque 200 micro-brasseries installées sur l'ensemble du territoire. |
