Des milliers de manifestants dans les rues de plusieurs villes de France

Des rassemblements et des défilés se sont tenus à Avignon, Mâcon, Angers, et Nantes en matinée, avant que des manifestants à Bordeaux, Blois (Loir-et-Cher) et Tours prennent le relais de la contestation dans l'après-midi.

Toutes les régions viticoles manifestaient le même jour, à l'exception de la Champagne et de l'Alsace, qui ont envoyé des délégations au défilé de Mâcon. Du jamais vu, même en 1905 lors de la grande révolte du Midi viticole.

A Bordeaux, en première ligne de la constestation, des jeunes marchaient au coude à coude avec des plus âgés, tous inquiets pour leur avenir, avec au total de 6 000 à 8. 000 manifestants, selon la police et les organisateurs. Massés derrière une grande banderole noire "Unis pour vivre de nos vignes", tous ont défilé dans le silence et le calme, certains avec des petites pancartes: "nous ne sommes pas des empoisonneurs", "A l'export, après l'Airbus, c'est le vin", "Gaymard, flemmard, Bussereau au boulot", "Nos centenaires boivent du vin et vous ?".

Il y avait même le président du très officiel Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB), dont c'était "la première manifestation".

Sa présence a étonné bon nombre de manifestants qui accusent le CIVB et les négociants d'avoir contribué à la chute des prix du vrac.

Deuxième point chaud de la mobilisation, Avignon, où une procession de 4 000 à 7 000 personnes selon les sources s'est écoulée sans débordements du pont d'Avignon jusqu'au parvis du Palais des papes, rassemblant dans un appel au gouvernement des exploitants des Côtes-du-Rhône, du Languedoc ou des Côtes-de-Provence, à coups de pétards, de slogans et de banderoles stigmatisant "ce Gaymard, pas bon à rien mais mauvais en tout", et ce gouvernement qui doit "nous lâcher la grappe".

Mâcon a complété le podium de la contestation, où quelque 2 400 viticulteurs selon la police, 4 000 selon les organisateurs, venus du Lyonnais, de la Bourgogne, jusque de la Champagne et de l'Alsace, ont manifesté dans le calme durant deux heures.

Accompagnés de nombreux élus, ils réclamaient en choeur "le droit de communiquer dans la légalité", la "dignité aux vignerons", et scandaient: "Nos gouvernants nous saoulent".

A Tours, Angers, Blois et Nantes, la mobilisation fut plus modeste, réunissant quelques centaines de viticulteurs à chaque fois.

A Tours, ils étaient environ 450, selon la police, menés par des élus locaux et des femmes de viticulteurs. Ils venaient des différents vignobles d'AOC d'Indre-et-Loire et de la Sarthe (Chinon, Bourgueil, Vouvray, Montlouis, Touraine, Coteaux du Loir-Jasnières) et vins de Pays.

A Blois, ils étaient 300 dans les rues et une délégation devait être reçue à la Préfecture en fin de journée.

A Angers, environ 300 viticulteurs de la région ont distribué des tracts en centre ville avant de se rassembler devant la préfecture mercredi matin tandis qu'à Nantes, ils étaient environ 200 massés devant la préfecture.

Le ministre de l'Agriculture, Dominique Bussereau, a pour sa part annoncé dans l'après-midi à l'Assemblée nationale devant les députés qu'il recevrait "l'ensemble des professionnels, toutes celles et tous ceux qui s'expriment aujourd'hui, le 14 décembre" pour étudier les modalités d'une action, sans plus de précision.

Il a également annoncé la mise en place en janvier d'un "Conseil de la modération" sur la communication sur le vin, une des pierres d'achoppement de la contestation viticole.


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