Que Choisir dénonce l'ajout "aberrant" de vitamines dans l'alimentation

L'UFC-Que Choisir précise, mardi dans un communiqué, qu'elle entend peser sur le projet de règlement européen sur cet enrichissement des denrées alimentaires actuellement en discussion.

Elle réclame en particulier "l'interdiction de l'enrichissement de produits déséquilibrés (trop sucrés, trop gras, trop salés...)" et demande que "les consommateurs aient le droit de choisir entre des aliments enrichis ou non, ce qui n'est quasiment plus possible au rayon céréales".

Cet ajout n'est en fait "pas nécessaire dans la plupart des cas et présente des risques en cas d'apport excessif" et entretient la "confusion" en matière de nutrition.

"Les seuils maximaux pour l'enrichissement en fer et en vitamines B6 des céréales petit déjeuner pour enfant sont trop souvent dépassés" constate l'organisation dans un article intitulé "Céréales pour petit déjeuner - les faux amis" paraissant dans une édition de janvier de sa revue Que Choisir.

"L'étiquetage trop souvent aléatoire des teneurs en vitamines et minéraux ne correspondant pas toujours aux quantités réellement présentes dans le produit" est également épinglé.

Les "effets pervers dus au surdosage ne sont pas exclus", notamment pour le fer qui a, selon la revue, un possible effet oxydant qui serait potentialisé par la présence de vitamine C. Or,les risques de surcharge en fer peuvent être graves pour les 200 000 Français souffrant, souvent sans le savoir, d'hématochomatose, une des maladies génétiques les plus fréquentes dans les populations blanches. A l'âge adulte, cette maladie peut être responsable de sévères complications : cirrhose, diabète, atteinte articulaire et insuffisance cardiaque.

L'UFC-Que Choisir demande que "l'enrichissement ne soit autorisé que si une carence existe" et que "les normes pour l'enrichissement prennent en compte les spécificités nationales et les spécificités par groupe de population".

"Par exemple, un produit pour enfants ne doit pas être enrichi à des doses correspondant aux besoins des adultes", souligne-t-elle.