Elle a porté sur 12 animaux et 182 personnes exposés à des préparations insectides à base de fipronil au cours de ces neuf années. Parmi ces cas humains, cent n'ont présenté aucun symptôme. Des symptômes bénins ont été observés dans 57 cas, selon cette étude réalisée notamment par Alexandre Bazire, transmise vendredi à l'AFP.
Il s'agissait notamment d'irritation oculaire (39 cas), de troubles digestifs mineurs (11 cas), de troubles neurologiques (5 cas : céphalées, sensations de vertige, somnolence), d'une irritation des voies aériennes supérieures (4 cas) et dans un cas d'un érythème cutané. Les produits impliqués dans l'exposition humaine et animale étaient dans 119 cas des antiparasitaires vétérinaires, dans 40 cas des insecticides domestiques et dans 35 cas des insecticides professionnels. L'étude ne précise pas s'il s'agissait du Régent TS.
Les circonstances de l'exposition humaine, concernant au moins 80 enfants, étaient domestiques (161 cas), professionnelles (14 cas), volontaires (5 cas) ou consécutives à une erreur thérapeutique (2 cas). Les produits avaient été ingérés (79 cas), inhalés (36 cas), en contact avec l'oeil (48 cas) ou la peau (19 cas).
Parmi les 12 cas concernant des chats, chiens et un lapin, des symptômes graves (tremblements et convulsions) n'ont été observés que chez deux chats qui s'étaient léchés après une application cutanée de l'insecticide à base de fipronil. Au vu du mécanisme d'action du fipronil, "on devrait s'attendre en cas d'intoxication massive à une toxicologie neurologique centrale sévère", alors que dans l'échantillon observé, celle-ci "était généralement bénigne", soulignent les auteurs de l'étude.
"Les contaminations étaient peu importantes" et la plupart des signes observés pouvaient être liés aux effets "des solvants et des adjuvants des préparations concernées", ajoutent-ils. La composition, le conditionnement des spécialités impliquées "préviennent en général le risque d'absorption massive, mais certaines formulations "peuvent faire craindre des intoxications plus sévères, surtout dans le milieu professionnel", soulignent-ils. Ils relèvent que la littérature scientifique n'a fait état que "d'un seul cas d'intoxication humaine", concernant une femme de 77 ans ayant ingéré accidentellement un appât faiblement dosé et qui a eu une sensation de malaise de courte durée". Pour sa part, la Mutualité sociale agricole (MSA) a recensé douze cas, suite à des déclarations d'agriculteurs, depuis 1997 "dont seulement trois ont été jugés comme pouvant être en rapport avec le fipronil", a déclaré à l'AFP, le Dr Jean-Pierre Grillet, chargé notamment du réseau de toxico-vigilance à la MSA.
"Dans les trois cas où l'imputabilité sérieuse est retenue, les troubles ne sont qu'irritatifs et ne représentent aucun caractère de gravité", indique la MSA dans une lettre adressée à la Direction générale de l'alimentation. |