Résoudre la quadrature du cercle

Jusqu'à présent, les astronautes emportent tout ce dont ils ont besoin pour se nourrir ou boire dans la navette spatiale, la capsule Soyouz ou la Station spatiale internationale (ISS), a rappelé à l'AFP un chercheur de l'Agence spatiale européenne (Esa), Christophe Lasseur, à l'occasion du Salon international de l'Alimentation (Sial).

Pour un astronaute, ces provisions de bouche correspondent à 5 kilos par jour. Donc, pour un équipage de 6 personnes pendant 1 000 jours - durée vraisemblable d'une mission sur Mars - il faudrait convoyer 30 tonnes. Impossible avec les fusées actuelles, souligne M. Lasseur, responsable à l'Esa du recyclage et de la production d'air, d'eau et de nourriture pour les missions habitées de longue durée.

La seule solution sera alors, pendant le séjour sur la planète rouge, de produire sa propre nourriture et son eau, de préparer ses repas et de recycler les déchets. Et tout cela avec les contraintes drastiques de l'espace.

L'Esa, dans le cadre du projet MELISSA, travaille sur la future alimentation spatiale, en coopération avec les sociétés GEM, spécialiste des ustensiles qui seraient nécessaires sur Mars, et Alain Ducasse Formation, pour les recettes.

Les études portent sur huit plantes (tomate, riz, pomme de terre, blé...) et prennent en compte aussi bien leur culture que le plaisir gustatif de l'astronaute, sa santé physiologique et psychologique... Avec deux contraintes incontournables : le poids et le temps accordé pour les repas aux membres de l'équipage. Ainsi, une plante très nutritive mais exigeant beaucoup de place pour sa culture nécessitera le transport sur Mars de plusieurs serres au lieu d'une. Une autre, très riche en protéines mais produisant des déchets non comestibles obligera à consommer trop d'énergie pour les recycler. Des recettes trop longues à préparer prendraient sur le temps imparti aux expériences scientifiques...


"Il faut que les repas soient comestibles" et variés, note de son côté Michel Timsit, directeur associé de GEM, en soulignant qu'"un astronaute ne réagit pas (face à la nourriture) comme un consommateur terrien".

"Les besoins nutritionnels (en gravité zéro) ne sont pas vraiment connus", de même que "l'acceptabilité à long terme d'un produit alimentaire", poursuit-il. Or l'astronaute n'aura à sa disposition pour cuisiner que quelques produits.

La société Alain Ducasse Formation (ADF) s'est vue confier la confection de recettes que pourraient préparer les astronautes martiens à partir des légumes cultivés. "Il faut faire quelque chose d'appétissant", note le directeur du développement, Florence Cane. Quatre entrées, huit plats, quatre desserts ont vu le jour pour le moment. La préparation des repas, leur conditionnement ou leur conservation, par ailleurs, ne devra pas nécessiter d'ustensiles de cuisine trop lourds et encombrants.

Pour varier le goût de leur "pain martien" à la tomate, leur risotto à base de spiruline (algue) ou leur riz au lait de soja, les astronautes auront tout de même droit à toute une gamme d'arômes, admet l'Esa : ils ne sont pas lourds à transporter...

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