Jacques Chirac pour supprimer les subventions agricoles "déstabilisatrices"

"Les agriculteurs n'ont jamais affamé personne. Cela étant le débat sur les restitutions mérite d'être posé", dit Jacques Chirac, interrogé sur les subventions européennes souvent accusées de ruiner les paysans des pays pauvres. Le groupe de Cairns (18 pays exportateurs agricoles) et le groupe de pays en développement G20 demandent aux Etats-Unis, à l'Union européenne et au Japon de supprimer toutes les formes de subventions aux exportations agricoles.

Le désaccord sur les subventions à l'agriculture a été l'une des principales raisons de l'échec des négociations de l'OMC à Cancun, en septembre 2003, sur la libéralisation du commerce international dans le cadre du cycle lancé à Doha en 2001.

Le président Chirac souligne que "depuis dix ans, les restitutions ont diminué de 90%" et ajoute : "nous devons probablement aller plus loin". Mais, selon lui, "il faut le faire progressivement" et "avec discernement, en visant les restitutions qui sont réellement déstabilisatrices, c'est-à-dire celles qui perturbent le marché intérieur et celles qui empêchent le développement des productions locales".

"Je suis tout à fait favorable à ce moment-là à ce qu'on les supprime", dit Jacques Chirac qui rappelle avoir proposé un ensemble de mesures en ce sens pour aider les pays africains en janvier 2003. Il souligne que cette proposition n'a pas avancé car "il y a les gros intérêts, notamment de nos amis Américains, qui ne nous suivent pas dans ce domaine" et qui ont "sans aucun doute" des dispositifs plus déstabilisateurs que les restitutions.

Les Européens considèrent comme des subventions déguisées les crédits à l'exportation ou l'aide alimentaire auxquels ont recours les Etats-Unis. M. Chirac fait valoir que l'élimination des subventions pourra peut-être aider les pays émergents les plus riches, mais pas les plus pauvres. "On ne peut pas traiter les problèmes du Brésil comme ceux du Mali", a-t-il dit. Pour ces derniers pays, il préconise d'augmenter l'aide au développement pour leur permettre de parvenir à l'auto-approvisionnement.

Selon lui, il faut "établir des traitements différenciés pour les pays" afin que "soient respectées une certaine morale, une certaine justice. Nous sommes déterminés à porter cette exigence", affirme le président français.


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