A l'horizon 2030, deux Européens sur trois seront obèses ou en situation de surpoids, a averti le commissaire européen à la Santé David Byrne. Le coût de ce fléau pour l'économie de l'Union européenne atteindra alors entre 70 et 130 milliards d'euros par an, soit à peu près le budget actuel de l'UE, a-t-il ajouté.
Le secrétaire américain à la Santé Tommy Thompson avait indiqué auparavant que deux Américains sur trois étaient actuellement obèses ou en surpoids, et que le coût pour l'économie américaine représentait 117 milliards de dollars (98,8 milliards d'euros). "Les mauvaises habitudes alimentaires et le manque d'exercice sont littéralement en train de nous tuer", a souligné le secrétaire américain devant ses collègues européens.
"Le nombre d'enfants en surpoids a triplé au cours des deux dernières décennies", a-t-il encore averti, ajoutant que ce problème concernait aussi le continent européen. Il n'y a pas de "recette miracle", mais un long travail de persuasion auprès notamment des parents, mais aussi des industries alimentaires, a expliqué M. Thompson cette fois devant la presse. Il faut inciter les parents à "éteindre la télévision" et à déloger leurs enfants des consoles de jeux, a-t-il encore expliqué, vantant les mérites de l'exercice et du sport.
"Nous avons un bon nombre d'habitudes de santé à changer", à commencer par la tabac, a-t-il ajouté. M. Thompson a annoncé sur ce point qu'il avait signé à New York, juste avant de se rendre en Irlande, la convention de l'Onu sur le contrôle du tabac, faisant ainsi des Etats-Unis le 108ème pays signataire de cette convention, qui introduit des règles strictes d'usage et des mesures préventives concernant le tabac.
Les signataires de la convention s'engagent notamment à supprimer la publicité sur le tabac en cinq ans et à garantir qu'un tiers de la surface des paquets de cigarettes soit consacré aux avertissements sur la nocivité du tabagisme. Dans la lutte contre l'obésité, les industries alimentaires ont également un rôle à jouer, sur une base volontaire, a souligné de son côté M. Byrne. "Il est important pour les ministres européens de parler aux industries alimentaires de la nécessité d'avoir des produits plus diététiques", a remarqué sur ce point le secrétaire américain à la Santé.
Cette politique de simple recommandation a été critiquée par les Verts européens qui ont, par exemple, réclamé le mois dernier l'interdiction pure et simple de la publicité pour la "junk food", la nourriture de mauvaise qualité. Le commissaire européen à la Santé a évoqué cette question devant la presse, mais en se contentant d'indiquer qu'il s'agissait d'un "problème important qu'il faudra prendre en compte".
Le ministre irlandais de la Santé, Michael Martin, dont le pays préside actuellement l'UE, a plaidé de son côté pour une plus grande collaboration entre les Etats-Unis et l'Europe dans leur combat commun contre les maladies cardio-vasculaires et l'obésité. "Les systèmes de santé et les citoyens d'Europe et des Etats-Unis pourraient bénéficier du partage de leurs expériences communes, de leurs programmes de recherche", a souligné sur ce point M. Martin. |
