La grande distribution accuse les multinationales alimentaires

"Il ne s'agit pas d'une hausse des prix de la grande distribution, mais d'une hausse des produits vendus dans nos magasins sous de grandes marques", s'est défendu lors d'une conférence de presse Jérôme Bédier, président de la fédération des distributeurs.

"Avec la loi Galland, ce sont les industriels qui fixent le prix des produits de grandes marques, que le distributeur ne peut pas discuter : ces prix ont augmenté beaucoup plus vite que les marques propres des distributeurs et que les produits premiers prix, qui sont stables ou baissent, a-t-il dit.

"Pourquoi faudrait-il seulement réduire les marges des distributeurs et pas les marges confortables des multinationales ?", a-t-il commenté, citant les bons résultats des membres de l'ILEC (Institut de liaison des entreprises du commerce), le lobby des grands groupes de produits de grande consommation.

La président de la FCD a ajouté que "pour vraiment changer les choses il faudra modifier la loi Galland" sur la revente à perte en permettant de nouveau aux distributeurs de négocier les tarifs des industriels. Cela "redonnerait la possibilité d'une concurrence sur les prix entre les distributeurs", a-t-il expliqué, mais en contrepartie il souhaite "un mécanisme efficace de répression" en cas de comportement de dumping.

"Mais si la situation est critique (pour la consommation), ce n'est pas à cause du prix des grandes marques mais parce que les Français sont préoccupés par des facteurs fondamentaux, comme les déficits publics ou les prélèvements obligatoires", a-t-il aussi commenté.

"Je ne partage pas du tout l'opinion" du ministre des Finances, qui a accusé la "dérive" des prix dans la distribution d'être largement à l'origine de la faible croissance du pouvoir d'achat, a-t-il dit. "D'autant que dans d'autres secteurs, comme le non-alimentaire, la déflation est patente. Et on en parle pas !", a rétorqué M. Bédier, qui craint une évolution "à l'allemande" avec une ruée vers les magasins de hard discount.

"S'il y a une hausse marquée de la CSG ou du prix de l'essence, on aura beau dire que c'est à cause de la grande distribution que la consommation baisse, nous ne serons pas l'arbre qui cache la forêt", a-t-il averti. Il a enfin critiqué l'amalgame entre les fournisseurs de la grande distribution, soulignant la différence de situation entre les "producteurs" agricoles, les PME, et les multinationales.


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