Les discussions se poursuivent, la tension monte

Après la rencontre du 3 juin organisée par le ministre des Finances à Bercy entre les grands distributeurs et leurs fournisseurs, une nouvelle réunion est prévue jeudi matin, en principe pour signer un accord sur une baisse des prix dans les grandes surfaces de 3% cet automne et de 2% supplémentaires en 2005. L'effort doit être partagé également entre industriels et distributeurs.

Le ministère avait élaboré lundi soir une nouvelle version -la dixième- de son texte de compromis, qu'il souhaite voir signé dès jeudi. Ce texte complexe, dont l'AFP a obtenu une copie, prévoit un léger étalement de la baisse des prix: elle serait de 2% d'ici le 1er septembre, de 1% supplémentaire d'ici le 1er décembre et encore de 2% d'ici le 1er juin 2005. Elle serait calculée hors promotions et autres coupons.

Le projet prévoit aussi le gel des marges arrière (versées par les industriels aux distributeurs pour valoriser leurs produits) lorsqu'elles sont supérieures à 32% du prix du produit. Il prévoit en outre de créer trois nouveaux indices pour surveiller les prix des grandes marques, confiés à trois organismes différents (Insee, DGCCRF et une société privée). Jusqu'à un certain seuil, le texte faciliterait l'extension des magasins à condition que les surfaces supplémentaires soient réservés aux produits des PME, régionaux ou culturels (disques, livres).

Enfin, il prévoit une répercussion, en cas de crise agricole exceptionnelle, de la baisse des prix des produits agricoles sur les prix au consommateur. Pour préparer la réunion, M. Sarkozy a convié lundi les dirigeants de huit grands groupes industriels de produits de grande consommation (Danone, Nestlé France, Lactalis, Ricard, L'Oréal, Gillette, Procter et Gamble, Unilever France) pour qu'il s'expliquent sur leurs prix. Les distributeurs les accusent en effet d'être responsables de la forte hausse des dernières années.

M. Sarkozy avait fustigé le 3 juin les hausses à deux chiffres des produits de secteurs comme l'hygiène, la parfumerie et les produits d'entretien. Si les discussions techniques se poursuivent, sur le fond, certains professionnels sont de plus en plus réticents à signer jeudi: tant chez des industriels, dont la stratégie est souvent basée sur une montée des gammes et donc des prix, que chez des distributeurs dont certains jugent l'effort demandé "insoutenable". La baisse demandée obligerait à des efforts drastiques de compression des coûts sur les investissements, le personnel et l'approvisionnement, a souligné un distributeur qui se dit prêt à refuser de signer. Plusieurs professionnels arguent aussi que ce texte contreviendrait aux lois de la concurrence car il constituerait une entente, et accusent Nicolas Sarkozy d'un retour à une "économie administrée", en menaçant de ne signer qu'à condition d'un aval juridique des instances de la concurrence. Faute d'un accord jeudi, le ministre a menacé de recourir à une loi.


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