Ces inquiètudes font suite à des informations parues dans la presse européenne, cette semaine, selon lesquelles le commissaire européen à l'Agriculture, Franz Fishcler, s'apprête à proposer, le 14 juillet, une réduction de plus de 37% du prix offert actuellement par l'Union européenne pour le sucre des pays ACP. Cette mesure doit entrer en vigueur en 2007. Cette question a été évoquée par le conseil des ministres mauricien vendredi. Il a été décidé que le Premier ministre, Paul Bérenger, sollicitera le soutien du président français, Jacques Chirac.
Le vice-Premier ministre mauricien, Pravind Jugnauth, porte-parole des pays ACP producteurs de sucre, ainsi que le ministre mauricien de l'Agriculture, Nando Bodha, demanderont un rendez-vous avec le commissaire européen, Franz Fischler, à Bruxelles, afin d'expliquer le point de vue des pays ACP et de Maurice. "Nous nous battrons jusqu'au bout. C'est une question de survie non seulement pour l'industrie sucrière mauricienne mais aussi pour l'ensemble de l'industrie sucrière des pays ACP, qui ont été au cours de ces trente dernières années, un partenaire sans égal de l'Union européenne", a affirmé le ministre mauricien de l'Agriculture, Nando Bodha dans une déclaration téléphonique à la presse mauricienne de Maputo, au Mozambique, où il participe au sommet des pays ACP.
Pour sa part, Jean Noël Humbert, secrétaire général de la Chambre d'agriculture, organisme du secteur privé responsable de la producion agricole, a estimé que "d'un point de vue général, la réduction d'au moins un tiers du prix garanti serait catastrophique. C'est un signe que la période de grâce est terminée. Nous ne pouvons plus jouer. Il faut faire feu de tout bois". "Les propositions du commissaire européen sonneront le glas pour l'industrie sucrière mauricienne. Mais l'industrie sucrière est prête à se battre sur tous les fronts", a poursuivi le secrétaire général de la Chambre d'agriculture.
Les Chefs d'Etat des pays ACP réunis, à Maputo, cette semaine ont adopté, jeudi, une résolution demandant que "dans l'éventualité d'une réduction de prix, une compensation en bonne et due forme soit accordée aux États ACP bénéficiaires du Protocole Sucre, à l'instar des agriculteurs européens, au titre du Fonds européen d'Orientation et de Garantie Agricole (FEOGA) et non dans le cadre du FED, qui est destiné à financer le développement à long terme". |