Les écologistes "indignés" d'un rapport de la FAO

Dans son rapport 2003-2004 sur la sécurité alimentaire, publié le 17 mai à son siège de Rome, la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) estimait notamment que les cultures à base d'organismes génétiquement modifiés offraient "des bénéfices économiques importants aux agriculteurs". Dans une lettre ouverte publiée vendredi, remise deux jours plus tôt au directeur général de la FAO, Jacques Diouf (Sénégal), les signataires expriment leur "indignation et (leur) désaccord" avec un "exercice de relations publiques politiquement motivé pour soutenir l'industrie des biotechnologies".

Le document, estiment-ils, "promeut la manipulation génétique des semences et contribue à détourner davantage le financement de la recherche vers ces technologies". "Bien que le rapport mentionne que le génie génétique est dominé par les firmes multinationales, il ignore le fait qu'une seule firme, Monsanto, détient la technologie des semences génétiquement modifiées qui ensemence plus de 90% de la surface mondiale semée de produits transgéniques. Cinq firmes fabriquent pratiquement 100% des semences transgéniques sur le marché, une dépendance sans précédent des paysans vis-à-vis de l'industrie agro-alimentaire mondiale. Cela aurait du alerter la FAO et l'amener à proposer des alternatives". Outre les 670 associations signataires, parmi lesquelles Greenpeace et les Amis de la Terre, 800 personnes ont adhéré au texte à titre individuel.