"Plus grand vendeur de vin en Chine" et directeur de trois sociétés, Jia Qiang se réjouit de pouvoir "rencontrer à Bordeaux d'autres fournisseurs", alors qu'il a déjà équipé ses lignes d'embouteillage de matériels italien et français.
L'homme d'affaire chinois, notamment directeur général de Jinchuang Suntime Winery, est aussi à la recherche de partenaires européens.
Car si le marché chinois du vin est dominé par des producteurs locaux répartis dans une dizaine de régions, les entreprises de distribution sont prêtes à se lancer dans des joint-venture pour importer et conditionner du vin étranger.
"Nous essayons de devenir une société de services auprès d'entreprises étrangères, car nous possédons les équipements d'embouteillage et les services logistiques" pour distribuer les vins importés, explique M. Jia Qiang.
Des services logistiques indispensables pour qui veut tenter de s'ouvrir des marchés dans ce pays, rappelle Cyril Rouault, de BCR Consulting, un consultant français basé en Chine. Car, avec ses 1,3 milliard d'habitants, la Chine constitue un marché à fort potentiel d'avenir.
Car même si la consommation représente moins d'un litre par an et par habitant - pour une quarantaine de litres en France, les chiffres ont augmenté de 2,7 millions d'hectolitres bus en 1990 à 10,9 millions d'hectolitres en 2001, selon les chiffres de l'Office international de la vigne (OIV).
Depuis 1996, le gouvernement chinois soutient la production de vin local mais aussi l'embouteillage de vins importés, qui restent cependant peu abordables pour les classes moyennes.
Et si déboucher une bouteille de vin reste depuis des temps immémoriaux lié à la célébration de fêtes ou de cérémonies, il y a depuis 1996, "il y a un véritable engouement" pour le vin, rouge, notait un membre de la délégation chinoise, mardi, lors d'un colloque sur "le marché des vins en Chine".
La viticulture chinoise connaît d'ailleurs un essor important et devrait continuer de connaître des taux de croissance élevés, de l'ordre de 12 à 15,% par an, selon l'OIV.
La production annuelle - une dizaine de millions d'hectolitres selon l'OIV - se développant, les entreprises viticoles suivent le même chemin. Mais les équipements locaux n'atteignent pas le niveau de qualité des produits occidentaux, selon la délégation présente à Vinitech.
Le salon bordelais est donc l'occasion, pour le millier d'exposants, de faire valoir leurs produits, du pressoir hydraulique au simple bouchon de liège, en passant par les systèmes de climatisation, les pulvérisateurs ou les chariots élévateurs.
Selon la délégation, les importations d'équipements viticoles en Chine se sont élevés à quelque 40 millions de dollars, entre 1996 et 2004. Ils se fournissent en Italie et en France.
Un salon Vinitech se déroulera en Chine à l'automne 2005. |