A son arrivé à la tête de FNSEA en 1992, l'ambition de cet éleveur contraste avec l'humanisme de son prédécesseur, l'aveyronnais Raymond Lacombe, et il ne laisse pas indifférent. "Luc Guyau, c'est un homme de conviction, droit, qui se donne complètement aux tâches" qui lui sont dévolues, a déclaré jeudi à l'AFP un de ses proches. "Il ne mesure pas sa peine ni son temps pour défendre les agriculteurs et le milieu rural, parle volontiers, est toujours à l'écoute des gens. C'est un homme fidèle en amitié", a-t-il ajouté sous couvert d'anonymat.
Un côté carriériste est fustigé par d'autres comme l'écrivain Gilles Luneau dans son livre "La forteresse agricole, une histoire de la FNSEA" à paraître le 11 février. "Quand, paysan vendéen, on axe sa vie sur la conquête de la présidence mondiale des agriculteurs (celle de la Fédération internationale des producteurs agricoles - FIPA) on n'a pas le temps d'agiter et mûrir beaucoup d'idées. Il suffit d'une seule, solide comme une rampe : l'ascencion sociale", écrit-il.
"Pour arriver au sommet, il faut des nerfs solides, laisser l'éthique au camp de base, savoir mettre à profit les erreurs du voisin (...) Arrivé au pied de l'ultime paroi, il faut jouer perso. Le sommet est à ce prix", poursuit M. Luneau. Né le 21 juin 1948 à Thorigny (Vendée), Luc Guyau est titulaire d'un BTA (brevet de technicien agricole). Eleveur laitier, il exploite 110 hectares avec son frère en GAEC (Groupement agricole d'exploitation en commun).
Dès le collège, Luc Guyau milite dans le mouvement rural de la jeunesse chrétienne. Il débute sa carrière syndicale en 1975 où il est président du CDJA (Centre départemental des jeunes agriculteurs) de Vendée. Trois ans plus tard, il devient secrétaire général du CNJA (Centre national des jeunes agriculteurs) puis accède à la présidence en 1982.
Atteint par la limite d'âge pour demeurer au CNJA, il rejoint la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) en 1985. Président de la Fédération régionale Pays de Loire, il est élu une année plus tard, secrétaire général de la FNSEA en même temps quand Raymond Lacombe accède à la présidence du syndicat.
Il succède à M. Lacombe en 1992 en épousant les thèses des grands céréaliers au moment de la réforme de la politique agricole commune qui leur fait la part belle. Alors que M. Lacombe était l'image même du paysan avec sa verve et son accent du terroir, Luc Guyau apparaît plus comme un professionnel du syndicalisme avec sa barbe en collier et son visage sérieux.
En mars 2001, seul candidat en lice, Luc Guyau a été élu à la présidence de l'Assemblée permanente des Chambres d'Agriculture (APCA), fonction qu'il occupe encore actuellement. Il a été remplacé par Jean-Michel Lemétayer à la tête de la FNSEA. |
