La Coordination Rurale : un syndicat né pour contrer la réforme de la PAC

Son histoire commence en 1991 dans le Gers avec la publication d'un manifeste appelant toute la ruralité à s'opposer "unitairement" à la PAC. Le mouvement est créé à l'initiative de paysans déçus de l'attitude des grandes organisations syndicales agricoles. Il est guidé par un seul mot d'ordre : non à la réforme de la PAC. Dans l'autre camp, à l'inverse, la FNSEA et le CNJA, cherchent à négocier les modalités d'application. En 1992, la Coordination organise ses premiers meetings et le premier blocus de Paris.

Le syndicat réclame le retour à l'ancien système, la préférence communautaire et une hausse des prix agricoles pour assurer la rentabilité des exploitations. Séduits par ces idées, bon nombre de dissidents de la FNSEA et du CNJA rejoignent la Coordination qui rassemble alors quelque 6.000 membres venant tant du Modef, proche du Parti communiste, de la FFA (Fédération française de l'Agriculture), dont les idées sont reprises par le Front National, et de la Confédération Paysanne, proche des socialistes. Ils sont persuadés qu'il est encore possible de pousser Bruxelles à faire marche arrière.

En 1994, le mouvement se constitue officiellement en syndicat, baptisé Coordination Rurale-Union Nationale. Le but affiché est de "contrer partout la FNSEA". La FFA qui coopérait étroitement avec la Coordination Rurale, a accepté de se fondre dans le mouvement. Le Modef décline quant à lui l'invitation à ce ralliement et décide de garder son étiquette. Un an plus tard, elle participe à ses premières élections aux Chambres d'Agriculture où elle obtient un large succès.

Les objectifs du syndicat, présidé aujourd'hui par François Lucas, sont de "maintenir de nombreux paysans, assurer une sécurité alimentaire quantitative et qualitative, établir une agriculture durable et respectueuse de la nature et rétablir la dignité de l'agriculteur". La Coordination Rurale est le syndicat auquel est affiliée l'Organisation des producteurs de grains (OPG), à l'origine de la plainte qui a conduit à la mise en examen jeudi de Luc Guyau, ancien président de la FNSEA dans le cadre d'une enquête sur des détournements de fonds présumés au profit de Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles.

La Coordination qui revendique son indépendance "de toute organisation politique et économique", a précisé vendredi 6 février 2004 dans un communiqué que ses idées "n'ont rien en commun avec celles de l'extrême droite". Le syndicat répondait aux propos du président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer, qui avait indiqué le matin même que la Fédération était l'objet d'une "attaque d'un syndicat concurrent, la Coordination Rurale, de droite, voire d'extrême droite".


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