Trouver les mots pour aider les plus pauvres à bien manger

Quelque 2,5 millions de personnes ont recours à l'aide alimentaire en France : repas ou colis offerts par des associations caritatives, et réalisés grâce à la récupération de surplus de l'industrie et de la distribution agroalimentaires, et des surplus européens.

On ne meurt pas de faim en France, mais on y souffre de malnutrition ou de sous-nutrition. "Les ménages en situation de précarité échappent à l'information et sont plus vulnérables", affirme Serge Hercberg, de l'Institut de veille sanitaire et professeur de nutrition.

Ils associent les risques d'anémie et, paradoxalement, d'obésité. Le risque d'être obèse est jusqu'à cinq fois plus grand selon les difficultés économiques ou l'état psycho-affectif, selon Serge Hercberg.

Les plus démunis consomment une plus grande quantité d'aliments à faible valeur nutritionnelle et plus riches en calories.

"C'est trop cher", "les fruits et les légumes ne se gardent pas", "le poisson pané, c'est moins cher que le frais", "c'est difficile de savoir si un aliment est gras ou pas", ces remarques recueillies lors de la distribution de colis-repas témoignent des besoins en information et explication. S'alimenter, ce n'est pas seulement couvrir des besoins nutritionnels, mais aussi se retrouver ensemble, communiquer. Dans les centres d'accueil et foyers, c'est souvent au moment du repas ou du petit-déjeuner que les gens accueillis se confient et que le travail d'insertion peut commencer, témoignent les responsables associatifs.

Nelly Olin a annoncé l'extension du programme à 63 départements, avec affiches dans les associations, distribution de 10 000 guides d'accompagnement aux bénévoles à l'occasion des formations de deux jours qui leur sont proposées. 87 000 calendriers présentant des recettes équilibrées et pas chères (moins de un euro par personne) seront distribués directement aux familles.

Mais les associations ont regretté le manque d'"outils" de communication directement destinés aux familles, parfois illettrées, ou comprenant difficilement le français. "Il faut dépasser la barrière de la langue et mieux comprendre les blocages des personnes qui reçoivent l'aide alimentaire", a affirmé Jean-Marie Dupont, directeur fédéral de la fédération des Banques alimentaires.

Une étude lancée auprès de quatre sites français (Paris, Seine-Saint-Denis, Marseille, Dijon) et dont les premiers résultats seront connus en juillet, permettra de mieux connaître la situation nutritionnelle et sanitaire des personnes qui reçoivent une aide alimentaire.

"On a été étonné de voir que les gens acceptaient de répondre, de subir une visite médicale, de parler", affirme Serge Hercberg, qui dirige l'étude pour l'Institut de veille sanitaire.


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