Les professionnels du secteurs, rassemblés au sein du Comité interprofessionnel du végétal spécialisé (CIVS), ont profité de la visite du ministre de l'agriculture Dominique Bussereau vendredi au Salon du Végétal d'Angers pour présenter leur dossier, à quelques jours de la clôture, le 28 février, de l'appel à projets lancé en novembre dernier par le gouvernement.
Derrière l'appellation "végétal spécialisé" sont regroupées toutes les productions végétales, de la semence jusqu'à l'arboriculture, en passant par l'horticulture, la vigne, les plantes médicinales, les champignons, à l'exception des grandes cultures.
Dans les Pays de la Loire, l'ensemble de la filière végétale représente près de 25.000 emplois, 5.000 étudiants et près de 1.000 chercheurs, principalement concentrés dans la région angevine.
Le "pôle du végétal" est l'un des cinq projets de pôles de compétitivité soutenus par la région Pays de la Loire. Ambitionnant de "participer à l'amélioration de la santé humaine et de l'environnement paysager", il vise à développer les liens et les partenariats entre les entreprises, les organismes de recherche et les établissements de formation du secteur, explique Michel Velé, président du bureau horticole régional et vice-président du CIVS.
"Nous consacrons 12% de notre chiffre d'affaires à la recherche: si on peut mutualiser nos moyens pour soutenir la création et l'innovation variétale, ce serait un plus indéniable", souligne Arnaud Deltour, le Pdg de Vilmorin (semences), l'une des entreprises phares (400 salariés, 59 millions d'euros de CA) impliquées dans le projet.
Près de la moitié des 580 entreprises horticoles recensées dans la région sont en Maine-et-Loire. Elles représentent à elles seules plus des deux tiers du chiffre d'affaires du secteur. Parmi elles quelques grands noms comme Vilmorin, Minier (pépinières), André Briant jeunes plants, Ernest Turc (bulbes) ou encore France Champignon.
Angers et sa région abritent également de nombreux centres de formation et laboratoires de recherches liés au végétal, comme l'Institut national d'horticulture (INH), la Station nationale d'essais de semences (SNES), le Groupement national interprofessionnel des semences et des plants (GNIS), l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), ou l'Ecole supérieure d'agriculture (ESA).
La ville est aussi depuis 1997 le siège d'un organisme européen méconnu, l'Office communautaire des variétés végétales.
Derrière le CIVS, l'ensemble des collectivités locales soutiennent ce projet de pôle de compétitivité.
En décembre dernier, le conseil général de Maine-et-Loire a adopté le projet de création d'un parc de vulgarisation scientifique et de loisirs autour du végétal, sur le terrain de l'ancien aérodrome d'Avrillé, au nord d'Angers.
Ce projet estimé à plus de 100 millions d'euros espère drainer à terme près de 400.000 visiteurs par an. L'ouverture est prévue pour 2009. "Ce sera le drapeau, la vitrine du pôle", estime Michel Velé. |