"Nous sommes très contents de cette décision, c'est une nette victoire pour les agriculteurs américains et pour le secteur de l'industrie alimentaire", a souligné dans un communiqué Peter Allgeier, le représentant américain par intérim pour le Commerce.
Selon Washington, l'organe d'arbitrage de l'Organisation mondiale du commerce a jugé que la réglementation européenne pour protéger les appellations d'origine était discriminatoire pour les produits et producteurs américains et par conséquent contraire aux règles de l'OMC.
D'après M. Allgeier, il existe effectivement plus de 600 appellations d'origine officiellement enregistrées en Europe (en excluant les vins et spiritueux) et aucune de ces appellations ne concerne des produits de pays non membres de l'Union européenne.
Washington dispose d'un système de protection des marques qui garantit également, selon les services de M. Allgeier, une protection des appellations d'origine sans discrimination envers les producteurs non américains.
Selon les Américains, la décision de l'OMC signifie par exemple qu'une société américaine comme le brasseur, numéro un mondial, Anhaueser-Busch, qui commercialise la célèbre bière "Budweiser" ou "Bud" en Europe, pourra dorénavant empêcher les mises sur le marché de la "budva" de son concurrent tchèque Budejovicky Budva.
D'autres producteurs, comme ceux de la pomme de terre de l'Idaho (Idaho Potatoe) ont tenté de faire reconnaître l'appellation d'origine de leur produit auprès d'une instance européenne sans trouver d'interlocuteur, selon un haut représentant du gouvernement américain ayant requis l'anonymat.
Pour Bruxelles, pourtant, la décision des arbitres de l'OMC a "confirmé l'intégrité du système européen et rejeté la majorité des griefs des Etats-Unis et de l'Australie".
"Pour être honnête, c'est plutôt confus parce que le comité d'experts de l'OMC a clairement reconnu que la réglementation elle-même était discriminatoire", a souligné le haut représentant américain.
"Ce que nous voulons, c'est le même accès" pour les producteurs européens et américains au système de protection des marques et appellations et que la Commission européenne abolisse toute réglementation discriminatoire en la matière, a-t-il réaffirmé.