Les demandes reçues à l'appel européen à candidatures, clos jeudi, portent sur un volume de biocarburants de 2,2 millions de tonnes, a précisé le ministère dans un communiqué.
Le nombre de candidatures s'élève à un peu plus d'une dizaine, a-t-on appris auprès du ministère de l'Agriculture, alors que le nombre de dossiers retenus devrait être l'équivalent, sous forme de construction ou d'agrandissement, de quatre usines.
Les nouveaux volumes de biocarburants - 320.000 tonnes pour l'alcool d'origine agricole (bioéthanol) et 480.000 tonnes pour les esters méthyliques d'huiles végétales (biodiesel) - ainsi produits bénéficieront d'une exonération partielle, valable pour une durée de six ans, de la taxe intérieure de consommation sur les produits pétroliers (TIPP), comprise entre 33 et 38 euros/hl selon le type de biocarburant, ajoute le communiqué du ministère.
L'Etat lancera une seconde étape, pour la période 2008-2010, pour se conformer à l'objectif communautaire de 5,75% de biocarburants dans les carburants, souligne le communiqué du ministère de l'Agriculture.
Mais aucune date n'est donnée pour le lancement de cette seconde étape.
La Commission européenne a envoyé, le 16 mars, une lettre de "mise en demeure" à la France car dans le rapport qu'il incombait à celle-ci de présenter le 1er juillet dernier, "les objectifs mentionnés (un taux d'incorporation de 5,75% dans les carburants des voitures en 2010, ndlr) ne sont pas définitifs".
Le porte-parole de la filière française de l'éthanol Alain Jeanroy a déclaré à l'AFP qu"'il "conviendrait d'augmenter la production française de 2,5 millions d'hectolitres pour atteindre cet objectif de 3 millions en 2010".
"Il faut autoriser dès maintenant la construction de tous les sites de production candidats en France, ce qui représente un investissement d'un milliard d'euros et la création de plusieurs milliers d'emplois", affirme avec force M. Jeanroy.
Le diester est fabriqué à partir de cultures oléagineuses (colza et tournesol en France), l'éthanol est dérivé du blé et de la betterave et bientôt du maïs en France, de la canne à sucre au Brésil et du maïs aux Etats-Unis.
Les biocarburants étant plus chers à produire que l'essence ou le gazole, ils bénéficient d'exonérations fiscales. Le coût pour l'Etat de ces nouveaux agréments devrait s'élever à environ 320 millions d'euros et s'ajoutera aux 170 millions d'euros actuels.