L'Ania "très sceptique" sur la baisse des prix

"Nous attendons de savoir si les distributeurs vont véritablement prendre sur leurs marges pour baisser les prix à la consommation. Si on doit aller vers une baisse de 5%, je suis très sceptique", a-t-il déclaré lors d'un point de presse.

"En réduisant les marges arrière, on donne la possibilité aux distributeurs de baisser les prix", a déclaré M. Buisson. "Mais jamais la distribution n'a payé une baisse des prix sur ses marges", a ajouté le président de l'Ania pour qui "la baisse des prix sera faible".

Le président des industries alimentaires a de plus dénoncé la "pression insupportable" des distributeurs qui exigent pour 2005 "2 à 3 points supplémentaires" par rapport aux marges arrières de 2004, affirmant qu'"ils se comportent comme des enfants gâtés".

"Ils veulent récupérer tout ce qu'ils peuvent avant une loi qu'ils considèrent comme insupportable", a-t-il lancé. De plus M. Buisson a accusé les enseignes Leclerc, Carrefour, Auchan et Système U de "revente à perte" sur certains produits, ce qui est interdit par la loi, sans que "les Pouvoirs publics interviennent".

Le président de l'Ania a estimé que "l'économie globale du projet de loi Jacob est positive" mais qu'"il ne faut pas penser que cette loi va régler tous les problèmes". M. Buisson s'est par ailleurs félicité que l'application du dispositif de sanctions pénales contre les distributeurs qui ne respectent pas la loi soit "accélérée" et "simplifiée".

L'Ania se réjouit également de l'inversion de la charge de la preuve car désormais ce sera au distributeur de prouver le bien fondé de ses factures de coopération commerciale, qui masquait souvent des services fictifs, alors que c'était au fournisseur jusqu'ici de prouver leur fausseté.

Concernant le plafonnement des marges arrière à 20% du tarif officiel des industriels, l'Ania considère qu'il est "conforme à l'orientation générale souhaitée mais présente des inconvénients majeurs". Pour l'Ania, le dispositif prévu "entraînera automatiquement l'application de conditions les plus pénalisantes pour tous les fournisseurs, incitera inévitablement les distributeurs à appliquer ce taux de 20% à tous les fournisseurs qui ne sont pas encore à ce niveau et est générateur d'une guerre des prix sur les produits à fort taux de marge".

En ce qui concerne les "accords de gamme", l'Ania se satisfait de la seule interdiction des "accords de gamme" abusifs, par lesquels les grands industriels imposent aux distributeurs tout ou partie de leur assortiment s'ils veulent obtenir le produit vedette de la société, ce qui évinçait des rayons les PME.

Par ailleurs, trouvant "scandaleuse" l'idée d'une taxe sur les publicités pour les produits censés favoriser l'obésité, l'Ania projette de créer une Fondation, dotée de plusieurs millions d'euros par an, sur l'alimentation et la santé.

L'industrie agroalimentaire - première industrie française avec 135 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2005 avec 400.000 salariés - compte 110.000 entreprises. Mais celle-ci "souffre" car en 2004, pour la première fois depuis 10 ans, elle a perdu 2.000 emplois, soit 0,5% du total, a révélé M. Buisson.

Partager
Inscription à notre newsletter

NEWSLETTERS

Newsletters

Soyez informé de toute l'actualité de votre secteur en vous inscrivant gratuitement à nos newsletters

MATÉRIELS D'OCCASIONS

Terre-net Occasions

Plusieurs milliers d'annonces de matériels agricoles d'occasion

OFFRES D'EMPLOIS

Jobagri

Trouvez un emploi, recrutez, formez vous : retrouvez toutes les offres de la filière agricole