"Ce que ne permet pas le traité de Nice actuellement en vigueur", car ce dernier réserve la santé aux compétences des Etats "obligeant l'Europe à des artifices mal fichus pour les aborder", a expliqué le pneumologue à l'occasion de la présentation à Paris de la nouvelle campagne européenne anti-tabac. Lancée le 1er mars à Bruxelles par la Commission européenne, la campagne "Help - Pour une vie sans tabac", veut lutter contre un fléau qui serait responsable de 650.000 décès par an dans les vingt-cinq Etats membres, soit d'un décès sur sept, selon un rapport européen.
Visant particulièrement les adolescents (15-18 ans) et les jeunes adultes (18-30 ans), cette campagne (prévention du tabagisme actif et passif et promotion de l'arrêt du tabac) comporte notamment la diffusion de spots télévisés à partir du 1er juin. Le Pr Dautzenberg a relevé que l'Europe a déjà "apporté à la France" différents avertissements sanitaires et la suppression des mentions légères, ultralégères.
A l'avenir, ce seront "les grands prix de Formule 1 sans publicité tabac, l'interdiction des nouveaux tabacs à mâcher, la prévention de la publicité transfrontalière et peut-être une harmonisation de la taxation". Si la France a été "en avance" en Europe pour l'interdiction de la publicité sur le tabac, elle reste à la traîne en matière de protection des non-fumeurs, a relevé le Pr Gérard Dubois, président de l'Alliance contre le tabagisme. Le directeur général de la Santé Didier Houssin a jugé la France "bien partie" pour atteindre les objectifs du plan cancer (lancé en 2003) visant à réduire en cinq ans la consommation de tabac de 30% chez les jeunes et de 20% chez les adultes. D'un coût de 72 millions d'euros, la campagne européenne a débuté par un "road show" qui doit faire halte dans les 25 capitales de l'Union européenne de mars à juillet. Elle inclut la mise en place permanente d'un site internet http://www.help-eu.com/ en vingt langues.