La Bulgarie cherche sa future place sur le marché européen

Le pays a certes affiché en 2004 un taux de croissance de 5,6%, mais son Produit intérieur brut (PIB) par habitant est resté un des plus faibles d'Europe (2.497 euros), et cet ancien Etat communiste peine à moderniser son économie. Dans ce contexte, l'adhésion à l'UE, signée lundi à Luxembourg, risque d'avoir des effets "dévastateurs" sur ses petites et moyennes entreprises (PME) bulgares, relèvent des experts. Seuls 7,2% des entrepreneurs se disent prêts à faire face aujourd'hui aux normes et à la concurrence communautaires et moins d'un tiers pensent l'être d'ici le 1er janvier 2007, date prévue pour l'entrée de la Bulgarie et de la Roumanie dans l'UE, révèle un récent sondage de l'institut MBMD.

"Beaucoup de sociétés ne pourront pas s'adapter aux exigences européennes : à peine 10% à 15% des PME sont actuellement viables", affirme le président de la chambre de Commerce, Bojidar Bojinov, interrogé par l'AFP. Selon son adjoint, Dikran Tabeyan, "la moitié des PME bulgares sont menacées de faillite". L'industrie n'est pas épargnée. Jusqu'à 16 milliards d'euros pourraient être nécessaires à la mise aux normes des usines métallurgiques, minières et chimiques d'ici 2011-2015, reconnaît le président de la chambre d'Industrie, Bojidar Danev.

Ironie de l'Histoire, la Bulgarie pourrait cependant trouver sa place au sein de l'Europe communautaire grâce à ses deux activités phares du temps du bloc soviétique: l'agroalimentaire et le tourisme, relèvent des analystes. Si seules 40% des entreprises de la filière viande, 10% de la filière lait et 4% des conserveries sont actuellement certifiées UE, "le secteur présente un grand potentiel grâce à la qualité des produits et des prix compétitifs", estime M. Danev. L'adhésion à l'UE devrait également doper un secteur touristique en pleine expansion, les stations balnéaires bon marché de la mer Noire séduisant un nombre croissant d'Allemands et de Britanniques.

Le ministère du Tourisme fait valoir que le nombre de visiteurs étrangers a augmenté de 13,6% en 2004 par rapport à 2003, portant la part du tourisme à 5% du PIB, et Sofia a annoncé vouloir promouvoir les stations de sports d'hiver et le tourisme culturel. Par ailleurs, la Bulgarie peut également tirer profit de sa situation stratégique entre l'Europe et l'Asie et donc du développement des transports. Avec ses faibles salaires nominaux (16 fois moins que l'Allemagne pour des prix seulement 3 fois moindres, selon une récente étude), elle pourrait aussi compter sur la confection textile, qui représente près du quart des exportations bulgares, relève le journal économique Dnevnik.

Le pays bénéfice en outre de fondamentaux macroéconomiques assainis grâce à des accords conclus dans la seconde moitié des années 90 avec l'UE et le Fonds monétaire international (FMI), assure le ministère de l'Economie. En 2004, l'inflation a été ramenée à 4%, la production industrielle a augmenté de 21,5% et les investissements étrangers ont atteint 2 milliards d'euros, selon le ministre Milko Kovatchev.

Mais le déficit des comptes courants a représenté 7,5% du PIB en raison d'un important déficit commercial notamment avec l'UE, a relevé le FMI. Ce déficit est alimenté par une forte croissance des importations, notamment d'automobiles, qui semble indiquer que le niveau de vie réel des Bulgares n'est pas aussi bas que l'indiquent les statistiques officielles, selon des experts. "Cela signifie que la Bulgarie souffre d'une des économies les plus "grises" (informelles) d'Europe", s'alarme le politologue Kolio Kolev.

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