Le vignoble bordelais célèbre le 150è anniversaire du classement

Tous s'accordent sur un point: les cinq "premiers grands crus classés" de 1855 - les Châteaux Lafite Rothschild, Latour, Margaux, Mouton Rothschild (Médoc) et Haut Brion (Graves) - restent toujours une référence incontestable. Le classement de 1855 a aussi couronné les vins blancs liquoreux du Sauternais, avec, en tête, l'illustre Château Yquem, seul domaine classé 1er cru supérieur.

Le 150è anniversaire ne donnera pas lieu à de grandes manifestations. Seuls neuf domaines ouvrent exceptionnellement leurs portes, trois châteaux se relayant chaque mercredi, du 18 mai au 28 septembre, selon le programme de l'Office du tourisme de Bordeaux. Le classement de 1855 fut établi à l'occasion de l'exposition universelle de Paris, à la demande de l'empereur Napoléon III. Pour les rouges, le classement hiérarchise les crus selon cinq catégories, de premier cru à cinquième cru et ne fut révisé qu'en 1973 avec l'accession de Mouton Rothschild, deuxième grand cru, au rang supérieur. Et ce classement "tient toujours la route", assure François Lévêque, le président du Syndicat des courtiers, en réponse à ceux qui se demandent s'il reflète encore bien la réalité des vins du Médoc.

"Ces vins classés représentent encore l'excellence pour le Médoc, poursuit-il, même si on peut ergoter sur quelques points concernant quelques châteaux". D'ailleurs, souligne le président du Syndicat des crus classés, Philippe Castéja, les domaines viticoles ont fait "un travail colossal" pour rester au top. Et le classement, assure-t-il, est toujours un "moteur de modernisation et de recherche de l'excellence dans le vin".

Pour le président de l'Union des maisons de Bordeaux, Allan Sichel, le classement a en revanche "perdu une grande part de sa pertinence du fait de tous les changements - de propriétaires, de techniciens, de mode de culture - intervenus dans les propriétés". Tous les professionnels s'accordent à dire que les premiers crus classés ne souffrent d'aucune discussion: les Lafite Rothschild, Latour, Margaux, Mouton Rothschild et Haut-Brion représentent toujours le fleuron du Bordelais, le Château Léoville Las Cases méritant de figurer à leurs côtés, selon les professionnels, quasi-unanimes à ce sujet.

"Après, c'est vrai, reconnnaît François Lévêque, quelques deuxièmes crus mériteraient d'être classés troisièmes ou quatrièmes. Mais c'est aller chercher des poils sur des oeufs", ironise-t-il. "Plus on descend dans la hiérarchie, plus il y a de la place pour le changement, dans un sens ou dans un autre", renchérit Allan Sichel. Reste que ce classement "se rejoue tous les ans sur le marché", analyse Philippe Castéja. Et là, dit-il, ce sont "les prix qui hiérarchisent les vins", ceux de certains cinquièmes égalant les prix de certains deuxièmes.

Dans ces conditions, le classement mérite-t-il d'être actualisé ? "Ce serait une source de conflits", répond Allan Sichel. Cela "entraînerait des actions en justice" et au final "une contre-publicité au niveau international", ajoute-t-il, assurant lui aussi qu'"en dernier ressort, c'est le marché qui fixe sa loi".

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