La Commission envisagerait dès 2007/2008 des baisses respectives de 39% et 42,6% des prix garantis aux producteurs de sucre blanc et aux betteraviers, selon des informations de presse. "L'objectif de la CGB est de maintenir un revenu betteravier et de sauvegarder le potentiel de la production betteravière de la France", a déclaré M. Ducroquet à l'issue d'un entretien avec le ministre français de l'Agriculture Dominique Bussereau.
La CGB propose un plan "pour une vraie réforme qui renforce la compétitivité dans l'Union européenne". Ce plan comprend un contrôle et une limitation des importations de sucre, une renégociation avec l'OMC des références d'exportation de l'UE, le maintien d'un système de quota pour toutes les sources de sucre, la diminution de la production de l'UE grâce à un plan de restructuration favorisant les abandons volontaires dans les pays les moins compétitifs, un prix d'intervention du sucre et un prix garantie de la betterave.
Selon M. Ducroquet, il serait possible de parvenir à un accord entre les 25 pays si Bruxelles décidait un fonds de restructuration par les 10 pays producteurs de sucre les moins compétitifs. Huit pays, dont la France, produisent 70% de la production européenne, mais ne possèdent pas la majorité qualifiée au sein des 25, seulement une minorité de blocage. La Commissaire européenne à l'Agriculture, Mariann Fischer Boel, qui doit présenter le 22 juin la proposition révisée de réforme du sucre, a toujours considéré comme "minimum" une baisse de 33% des prix garantis, a rappelé jeudi dernier une porte-parole de la Commission.
La proposition initiale de Bruxelles ambitionnait de baisser d'un tiers d'ici fin 2007 les prix européens garantis, actuellement trois fois plus élevés que les cours mondiaux, et de réduire la production communautaire à 14,6 millions de tonnes par an en 2008/09, contre 17,4 millions aujourd'hui.
Le président de la CGB s'est par ailleurs félicité que le gouvernement français ait lancé jeudi dernier une nouvelle phase du plan biocarburants, pour la période 2008-2010, avec des agréments fiscaux supplémentaires portant sur 700.000 tonnes dans la filière biodiesel et 250.000 tonnes dans la filière éthanol en 2008. "Cela va permettre de faire passer la superficie de betteraves consacrée à la production d'éthanol de 12.000 à 40.000 hectares", s'est réjouit M. Ducroquet.