"Il faut arrêter la mise en oeuvre de l'application de la réforme de la PAC (décidée en 2003, ndlr) en France et imaginer une autre loi d'orientation de l'agriculture que celle qui doit être présentée au Parlement français avant l'été", a déclare Brigitte Allain, une des deux porte-parole du syndicat agricole, lors d'une conférence de presse.
La Confédération Paysanne, qui estime avoir grandement contribué à la victoire du "non", évaluant à 70% le nombre d'agriculteurs ayant voté "contre la Constitution et non contre l'Europe", réclame la convocation d'"Etats Généraux de l'Agriculture" en France pour définir une "autre PAC et une autre loi d'orientation". "Le non massif des paysans et du monde rural est un non pour une Europe plus sociale et plus solidaire", a déclaré Mme Allain.
Jean-Emile Sanchez, l'autre porte-parole, a demandé que Jacques Chirac soit "l'artisan d'une remise à plat de la réforme de la PAC" lors du prochain sommet des Chefs d'Etat et de Gouvernement, les 15 et 16 juin, et que la France revienne sur son choix des "droits historiques" pour le calcul des droits à paiement unique (DPU) et adopte plutôt un mode de calcul basé sur la "mutualisation et le plafonnement des aides".
Enfin José Bové, ancien porte-parole de la Confédération et un des principaux ténors de la campagne pour le non, s'est félicité que grâce au vote des Français, "les Parlements de chaque pays doivent désormais débattre du mandat à donner au commissaire européen au Commerce Peter Mandelson" avant la conférence ministérielle de l'OMC à Hong Kong.