"Dans le domaine agricole, les Britanniques ne sauraient être des donneurs de leçons: l'état du secteur agricole au Royaume-Uni, leur logique d'une Europe ouverte aux importations avec un système social à minima, tout cela ne plaide pas pour que Tony Blair se présente en chantre de l'avenir de l'Union Européenne", a déclare la FNSEA dans un communiqué.
"Vous ne pouvez pas discuter de l'existence du rabais britannique à moins que vous ne discutiez de l'ensemble du financement de l'Union européenne, y compris du fait que 40% (de ce financement) va toujours à l'agriculture alors qu'elle n'emploie que 5%" des actifs, a déclaré lundi M. Blair, évoquant la Politique agricole commune (PAC).
Pour la FNSEA, "l'agriculture, ferment de la construction européenne, n'a pas pour vocation d'être une variable d'ajustement, que ce soit pour le budget de l'Union ou pour les négociations internationales". Le président des Jeunes Agriculteurs Bernard Layre estime que "la France a parfaitement raison de remettre en cause le rabais britannique, qui a été obtenu il y a plus de 20 ans dans un contexte totalement différent, un sujet qui n'a rien à voir avec le budget agricole".
Les JA rappellent que "le budget agricole européen pour la période 2007-2013 a fait l'objet d'un accord à l'unanimité en 2002". La position de M. Blair ne surprend pas la Confédération Paysanne, le deuxième syndicat agricole. Interrogée par l'AFP, Brigitte Allain, une de ses deux porte-parole, "estime qu'il faut ramener la PAC à ses fondamentaux, c'est à dire assurer la paix et l'alimentation de l'Europe, avec des paysans nombreux et des prix rémunérateurs".
Enfin, pour Luc Guyau, Président de l'APCA (Assemblée Permanente des Chambres d'Agriculture), "il est faux de dire que (la PAC) coûte cher alors qu'elle ne représente que 1% des budgets publics de l'Union. C'est le prix minimum à payer pour disposer d'une véritable politique agricole, alimentaire et territoriale", a-t-il dit.