"Nous avions un objectif clair: que la réduction des aides (dont bénéficie l'Espagne) soit la plus progressive possible", a déclaré M. Zapatero, dont le pays était déterminé à rester "bénéficiaire net" du budget européen jusqu'en 2014 malgré ses succès économiques.
"La dernière proposition présentée par la présidence (luxembourgeoise) n'était pas globalement satisfaisante", a-t-il ajouté. Mais, comme on lui faisait remarquer qu'en rejetant le compromis, l'Espagne s'était retrouvée aux côtés du Royaume-Uni ou des Pays-Bas, M. Zapatero a tenté de se distancier de la position intransigeante de ces pays. "J'ai fait savoir, lors de la dernière réunion du sommet, que j'étais disposé à poursuivre le dialogue", a-t-il fait valoir. "Cela n'a pas été le cas d'autres pays, qui ont dit que non, il n'y avait plus de temps".
En outre, M. Zapatero a précisé que "la France et l'Espagne, en ce qui concerne la réforme de la politique agricole commun (PAC), avaient une position commune". Il a assuré que, contrairement au souhait du Royaume Uni, "le moment n'est pas venu de réformer la PAC".
Le Royaume Uni avait lié tout gel de son rabais, obtenu en 1984, à une remise en cause de la PAC dont bénéficie surtout la France. L'Espagne, qui s'était alliée au Royaume Uni contre la France et l'Allemagne pendant la crise irakienne sous le gouvernement de droite de José Maria Aznar, avait fait savoir peu après la victoire du socialiste José Luis Zapatero qu'elle "rejoignait l'Europe" de Paris et Berlin. Cette attitude espagnole pendant le sommet représente un premier accroc dans cette nouvelle alliance.