Il a également affirmé qu'il fallait "placer les exigences sociales au coeur de toutes les politiques européennes", citant les directives sur les services et le temps de travail et propose aux pays qui le souhaitent "d'aller de l'avant" pour défendre une Europe politique et solidaire. "Le Conseil européen a été un échec" après que les 25 eurent échoué jeudi et vendredi dernier à Bruxelles à se mettre d'accord sur le budget 2007-2013 de l'Union européenne, a dit le chef de l'Etat devant ses ministres.
Ses propos ont été rapportés par le porte-parole du gouvernement Jean-François Copé. "L'Europe avait besoin de cet accord", a-t-il ajouté en affirmant que la France avait "tout fait, avec ses partenaires, pour parvenir à un accord". "Malheureusement, l'intransigeance britannique ne l'a pas permis", a-t-il dit.
Jacques Chirac a estimé que "l'Europe traverse aujourd'hui une crise grave. Ce qui est le plus inquiétant, c'est l'étiolement de l'esprit de compromis qui, au nom de l'intérêt européen, permettait jusqu'à présent de conclure ce type de négociations". "Il faut maintenant dépasser cet échec et, avec tous nos partenaires qui le souhaitent, aller de l'avant pour défendre notre projet d'une Europe politique, ambitieuse et solidaire", a-t-il déclaré.
Au-delà de la réflexion qu'il a déjà proposée "pour redonner force au projet européen" après le double non français et néerlandais à la Constitution européenne, M. Chirac estime que, "dans les prochains mois", il faudra "placer les exigences sociales au coeur de toutes les politiques européennes". "Je demande au gouvernement d'y veiller scrupuleusement, en particulier lors des discussions à venir à Bruxelles sur les directives +services+ et +temps de travail+". Il souligne aussi qu'un "rôle accrû devra être donné" à l'Eurogroupe "pour dynamiser la politique économique européenne", qu'il faudra "promouvoir l'ensemble Schengen et le G5" (France, Allemagne, Italie, Grande-Bretagne, Espagne) en matière d'immigration.
Il faudra également, a ajouté M. Chirac, "rechercher des coalitions pragmatiques de pays volontaires dans des domaines comme la coopération industrielle, la recherche, les nouvelles sources de financement du développement" et "poursuivre le développement de ses capacités autonomes en matière de défense". Le président de la République a encore défendu vigoureusement la politique agricole commune (PAC), dont la France est la principale bénéficiaire, rappelant qu'elle "a déjà fait l'objet d'un accord en 2002" et que "la politique agricole est un enjeu stratégique pour l'avenir". "L'agriculture, c'est aussi la clé d'une filière agro-alimentaire et de millions d'emplois. C'est la clé de la puissance", a-t-il affirmé.