La fréquentation au terme de cinq jours de salon devrait atteindre environ 49.000 visiteurs soit une augmentation de 5% par rapport à l'édition 2003, ont indiqué jeudi soir les organisateurs de cet événement bisannuel qui attendaient initialement entre 40.000 et 45.000 personnes.
"Nous allons peut-être tutoyer les 50.000 visiteurs et c'est une immense satisfaction", a déclaré le président de Vinexpo, Jean-Marie Chadronnier, estimant que le salon avait "pendant quelques jours une parenthèse dans un monde qu'on voit morose et peut-être même un antidote contre la morosité".
A la grande satisfaction des organisateurs, la proportion de visiteurs étrangers devrait afficher cette année le chiffre record de 30%. Toutes les régions du monde ont répondu à l'appel, en particulier l'Europe, (70% des visiteurs étrangers), suivie par l'Asie, l'Amérique du Nord et les pays d'Europe centrale et occidentale.
Cette édition a connu une forte progression de visiteurs venus de Russie et des pays asiatiques, notamment Taiwan, la Chine ou l'Inde. Pendant cinq jours, les visiteurs et plus d'un millier de journalistes ont pu découvrir sur 41.000 m2 quelque 2.400 exposants venus de 43 pays. Si la France, et les Bordelais en particulier, étaient très présents, de même que les grands producteurs européens, avec l'Italie et l'Espagne, les pays du Nouveau Monde (Etats-Unis, Australie, Chili, Argentine) ont également affiché leur puissance et leur différence.
La vive concurrence des vins du Nouveau Monde, qui ne cessent de gagner des parts de marché a d'ailleurs été évoquée par le ministre français de l'Agriculture Dominique Bussereau, dimanche à l'ouverture du salon : "l'Europe ne se porte pas bien : si 90% des échanges internationaux étaient le fait de l'Europe en 1994, les cinq principaux pays producteurs (France, Italie, Espagne, Allemagne, Portugal) ne pèsent plus que 64% dans ces flux 10 après", a-t-il dit.
Lundi, c'était au tour de la ministre déléguée au Commerce extérieure Christine Largarde d'enfoncer le clou en rappelant que la France avait connu pour la sixième année consécutive une chute de ses exportations de vins et spiritueux et que le premier trimestre 2005 s'annonçait négatif. Les deux ministres ont toutefois rappelé les aides que l'Etat allait débloquer pour soutenir les exportations françaises tout en citant l'exemple de Vinexpo pour afficher leur optimisme sur l'avenir de la filière.
Le salon a également été l'occasion pour la filière viticole française de débattre de la nécessité d'améliorer sa production et surtout de l'adapter aux nouveaux marchés, sachant que la consommation mondiale de vin, au contraire de la France, devrait encore augmenter. Comme en 2003, les acteurs ont pu à nouveau réfléchir à de nouvelles stratégies pour mieux vendre leurs vins à des consommateurs devenus "zappeurs" et souvent perdus devant les innombrables châteaux, marques et appellations présents sur les linéaires de la grande distribution.