Recevant à l'Elysée une trentaine de dirigeants d'ONG lors d'une table ronde de préparation de ce sommet, M. Chirac a indiqué qu'il défendrait "les intérêts de l'Afrique pour une solution rapide, de la part des Etats-Unis, au dossier du coton pour lequel l'Europe a pris une position positive, ce qui n'est pas le cas de tous".
Les pays africains producteurs de coton ont exigé en mars que les Etats-Unis obtempèrent avant la fin de l'année à la décision de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) qui a condamné les subventions cotonnières américaines.
L'aide à l'Afrique est avec le réchauffement climatique l'un des deux thèmes du G8 de Gleneagles, et le chef de l'Etat a indiqué qu'il comptait y défendre "la nécessité de préserver les débouchés des exportations africaines, en améliorant, harmonisant et simplifiant les régimes de préférences que leur accordent les pays développés".
Il a cependant jugé qu'"il est temps de reconnaître que l'Afrique n'est pas prête pour le libre-échange avec les pays développés", et souhaité que l'Europe "réexamine en profondeur" le concept des futurs accords de partenariat économique avec l'Afrique, qui, selon lui, sont caractérisés par "une logique de libre-échange" alors que "l'Afrique doit pouvoir exporter davantage mais également pouvoir protéger son marché intérieur".
M. Chirac a appelé à "revenir à l'esprit de Cotonou", du nom de l'accord de partenariat qui lie depuis 2000 l'Union européenne et ses partenaires du groupe Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP). M. Chirac a indiqué également que "nous devrions trouver une solution pour le problème particulier de la dette du Nigeria", soulignant que les pays industrialisés, qui ont annulé le 11 juin la dette multilatérale de 18 pays parmi les plus pauvres, n'ont "pas réglé le problème de la dette des pays à revenu intermédiaire".