Intimement liée à la construction de l'Europe, la PAC, dont le Premier ministre britannique Tony Blair fustige le coût, est la seule politique de l'Union européenne financée entièrement sur le budget communautaire, d'où son poids de 40% jugé surdimensionné par ses opposants.
Elle est inscrite dès 1957 dans le traité de Rome créant la Communauté économique européenne (CEE) dans le but d'assurer l'autosuffisance alimentaire de l'Europe. Généreusement financée, la PAC connaît un succès fulgurant : en moins de dix ans, l'Europe parvient à l'autosuffisance alimentaire tout en maintenant la stabilité des prix agricoles.
Mais aujourd'hui, l'élargissement de l'UE à dix nouveaux pays en 2004, dont la plupart sont encore largement ruraux, fait craindre un dérapage incontrôlable des dépenses agricoles. Le budget 2000-2006 prévoit un plafonnement de la PAC à environ 43 milliards d'euros par an, et en octobre 2002, le président français Jacques Chirac a obtenu que cette somme soit pérennisée jusqu'en 2013, en étant toutefois partagée à 25.
Le rabais britannique a lui été obtenu par la Grande-Bretagne en 1984, après un affrontement de cinq ans entre la "Dame de Fer" Margaret Thatcher et les dirigeants allemands et français de l'époque. Ce rabais, objet aujourd'hui d'un affrontement entre Tony Blair et Jacques Chirac, est au centre des discussions de l'UE sur son projet de budget.
La Grande-Bretagne, entrée dans la Communauté économique européenne (CEE) en 1973, paie plus qu'elle ne reçoit du budget européen. Dès son arrivée au pouvoir, Margaret Thatcher répète inlassablement la même formule: "I want my money back" ("Je veux qu'on me rende mon argent"). De guerre lasse, ses partenaires, notamment le chrétien-démocrate allemand Helmut Kohl et le socialiste français François Mitterrand, cèdent à sa volonté inflexible et lui accordent un rabais substantiel sur sa contribution.
Aujourd'hui, la ristourne britannique est remise en cause par les autres pays membres de l'UE et la Commission européenne, qui relèvent que le Royaume-Uni, en complet déclin dans les années 1980, est aujourd'hui un des pays les plus prospères du continent.