"Une enquête de plusieurs mois, à la suite des dénonciations de trois salariés licenciés, a montré l'existence de fraudes de grande envergure" au sein de cette coopérative qui produit un million de bouteilles par an, notamment sous la marque Esterlin, a expliqué à l'AFP le procureur de Châlons-en-Champagne Pascal Chaux.
La coopérative aurait vendu plusieurs centaines de milliers de bouteilles "prétendument millésimées" à la chaîne de hard-discount Ed, "alors qu'il ne s'agissait que de champagne ordinaire", a indiqué le procureur, qui estime le préjudice à 1,50 euro par bouteille vendue.
Par ailleurs, des "achats très importants de sucre", laissant supposer une chaptalisation des bouteilles, c'est-à-dire une augmentation artificielle et illégale du taux d'alcool par adjonction de sucre, ont été constatés au sein de la coopérative, selon la même source.
Enfin, "certains opérations financières, notamment des rachats de sociétés, apparaissent suspectes" et pourraient correspondre à des abus de biens sociaux, selon le procureur.
Les trois responsables de la coopérative, qui reconnaissent une partie des faits, ont été placés sous contrôle judiciaire avec interdiction de retourner dans la coopérative ou d'entrer en contact avec l'un de ses salariés.