La chaîne belge Quick organise ainsi en juillet, dans le cadre de son programme "Goût et nutrition" lancé l'an dernier, deux séminaires sportifs aux cours desquels 391 enfants de 10 à 14 ans pourront apprendre les "bons réflexes alimentaires".
Lors de deux éditions, du 3 au 8 juillet à Millau et du 10 au 15 juillet à Liévin, de jeunes footballeurs seront encadrés par d'anciens internationaux de football, Vincent Guérin et Daniel Bravo, et des enseignants en nutrition. Au menu: football et diététique. Les jeunes apprennent au travers d'ateliers à connaître la classification des nutriments, à se nourrir avant, pendant et après une activité sportive, à gérer leur alimentation après un repas un peu trop copieux et aussi à faire leurs courses en fonction de leur rythme de vie.
"Cette initiative sera sans aucun doute étendue à la découverte d'autres sports", assure le directeur du programme Hubert Vilmer. McDonald's France, après avoir instauré des menus plus équilibrés avec salades, yaourts et eaux minérales, a décidé en début d'année de transformer petit à petit ses aires de jeux en "Ronald Gym Club" dans le but d'inciter les enfants à faire du sport. Six aires de jeux devraient ainsi devenir des salles de gym cette année et entre 150 à 200 devraient voir le jour dans les trois ou quatre ans. "Le ludique se transforme en ludique actif", explique Jean-Pierre Petit, président de McDonald's France.
Entre deux frites et une bouchée de hamburger, les enfants peuvent pratiquer le vélo, le basket, la danse et l'escalade. Le concept, lancé en France, pourrait ensuite être adopté aux Etats-Unis. "Toute initiative qui va vers l'incitation à l'activité physique et à une moindre sédentarité va dans le bon sens", estime le docteur Jean-Michel Borys, coordinateur scientifique d'Epode, projet de lutte contre l'obésité. Par ailleurs, reconnaît-il, les techniques marketing utilisées par ces groupes sont souvent plus adaptées à "l'âge et à la clientèle et ainsi plus efficaces que les messages que nous pouvons délivrer, nous médecins". Même si ces procédés "dédouanent" les fast-foods, si ces derniers peuvent "nous aider à faire bouger les gamins, tant mieux", estime-t-il. Pour la nutritionniste Marie-Emmanuelle Poulain, mettre les enfants au sport est "une bonne initiative". Il n'en demeure pas moins que les enfants attirés par ce genre de restauration "n'y vont pas pour faire du sport mais pour manger avant tout des frites et des hamburgers", relativise-t-elle.
Tout en saluant la prise de conscience des groupes de restauration rapide, le docteur Poulain demeure sceptique sur leur réelle motivation. "Cela fait bien de dire que l'on s'intéresse à la nutrition. Mais si le but, c'est d'intéresser le grand public au problème de l'alimentation et de l'obésité, il faut revoir avant tout la carte et la composition des plats", dit-elle. "L'offre a évolué avec des propositions de salades, fruits... et des portions qui ont été réduites", renchérit le docteur Borys. "Mais cela reste du fast-food et c'est d'ailleurs pour cela que les clients y vont. Ce que l'on reproche le plus à ces établissements, c'est le risque de comportement alimentaire que cela peut induire", explique-t-il.