"Que M. Bush montre l'exemple et nous les Européens, nous saurons suivre", a-t-il déclaré à la presse à l'issue d'une réunion des organisations agricoles françaises avec le Premier ministre Dominique de Villepin qui a duré deux heures à l'Hôtel Matignon. "Nous avons été les meilleurs élèves de toutes les décisions qui ont été prises au cours de ces dernières années à l'Organisation Mondiale du Commerce et on se ferait donner des leçons par le président (américain) qui ne prend aucun engagement en matière d'élimination des subventions ?", a-t-il lancé.
Le président américain a appelé jeudi, lors du G8 à Gleneagles (Royaume-Uni), à un démantèlement des subventions agricoles versées par les Etats-Unis et l'Union européenne d'ici 2010. Selon M. Lemétayer, le Premier ministre a "réaffirmé" aux organisations agricoles "la détermination du gouvernement et du chef de l'Etat" à défendre l'agriculture française "dans les négociations à venir" à l'OMC et au sein de l'UE, "sous présidence britannique vraisemblablement".
L'Union européenne est divisée sur son budget 2007-2013, la Grande-Bretagne exigeant une réforme de la Politique agricole commune (PAC) en contrepartie d'une réduction du rabais dont elle bénéficie. "Concernant le budget de l'UE, il faut savoir sortir l'agriculture de ce débat. Des décisions avaient été prises par les chefs de gouvernement en octobre 2002. Ces engagements doivent être respectés", a martelé le président de la FNSEA. "Il n'y a pas de raison qu'un sujet comme l'agriculture qui représente 15% des emplois en France fasse les frais de cette négociation (...) Il faut assurer aussi le financement de l'élargissement", a-t-il ajouté.
M. Lemétayer a demandé un "vrai débat" des chefs d'Etat et de gouvernement des 25 pour savoir "s'ils ont la même ambition pour leur agriculture, la même volonté d'assurer l'indépendance alimentaire de l'UE". "C'est à ces conditions que les commissaires compétents M. Mandelson (Commerce) et Mme Fischer Boel (Agriculture) auront la même détermination dans les rendez-vous internationaux", a-t-il estimé.